Lamamra, un diplomate hors pair La Déclaration d'Alger prévoit, à travers cet accord, plusieurs points dont la mise en oeuvre est immédiate. Six mesures ont été approuvées. Le 5e round des pourparlers inter-maliens qui avait débuté le 16 février dernier, a été couronné de succès, ce jeudi 19 février, par la signature d'une Déclaration d'Alger des parties au processus de paix: les mouvements politico-militaires de la région nord du Mali et le gouvernement malien. La «Déclaration des parties au processus d'Alger» confirme la volonté des parties au dialogue inter-malien de réaliser «une nouvelle avancée en termes de confiance et de consolidation du cessez-le-feu sur le terrain», selon les propos du ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui a présidé la cérémonie de signature avec le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma), Hamdi Mongi. La Déclaration qui comporte six points, porte sur une cessation immédiate de toutes les formes de violence sur le terrain. Le nouveau document appelle les parties maliennes à «observer une cessation immédiate de toutes formes de violence, et s'abstenir de tout acte ou propos provocateur», condition requise pour les efforts nécessaires en vue de parvenir à une réconciliation véritable entre les Maliens, et à une sécurité et une stabilité durables dans le pays. Exutoire en ce sens qu'elle est immédiatement applicable, la nouvelle Déclaration engage, outre les représentants du gouvernement du Mali, six mouvements politico-militaires du Nord, à savoir, le Mouvement arabe de l'Azawad (MAA), la Coordination pour le peuple de l'Azawad (CPA), la Coordination des Mouvements et Fronts patriotiques de résistance (CM-FPR), le Mouvement national de libération de l'Azawad (Mnla), le Haut Conseil pour l'unité de l'Azawad (Hcua) et le Mouvement arabe de l'Azawad (dissident). Quant à l'équipe de médiation dont l'Algérie est le chef de file, elle comprend la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao), l'Union africaine (UA), les Nations unies, l'Organisation de la Coopération islamique (OCI), l'Union européenne (UE),, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Ainsi, le dialogue inclusif lancé en juillet 2014 par l'Algérie connaît-il une avancée probante avec la signature de cette Déclaration et l'acception formelle d' un accord global de paix et de réconciliation pour lequel un projet a été remis aux parties par la médiation le mois de novembre dernier, à Alger. La Déclaration d'Alger prévoit, à travers cet accord, plusieurs points dont la mise en oeuvre est immédiate. Les six mesures qui ont été approuvées sont les suivantes: l'arrêt de toute forme violence, le respect des accords signés, la mise en place de mécanismes pour protéger la population civile et stopper toute hostilité de quelque groupe que ce soit, la participation responsable à la Ctms (Commission technique mixte de sécurité), la libération des détenus et enfin la poursuite des négociations dans le cadre du Processus d'Alger. Le dialogue inter-malien inclusif, piloté par l'Algérie et soutenu activement par la communauté internationale, afin de parvenir à une solution politique du conflit au nord Mali, a été caractérisé par quatre rounds de discussions entre janvier 2014 et février 2015. C'est ainsi qu'après avoir accueilli les mouvements du nord du Mali pour des consultations exploratoires élargies et la signature d'une plate-forme réaffirmant «le plein respect de l'intégrité territoriale et de l'unité nationale du Mali», en juin 2014, l'Algérie a aussitôt enclenché le processus de négociations de ces mouvements avec le gouvernement malien, tous présents dès le mois suivant, à la réunion de haut niveau au cours de laquelle fut adoptée la feuille de route pour les négociations futures. On imagine le lent et patient travail nécessaire que les parties au dialogue et les pays membres de la médiation ont dû accomplir pour parvenir à cette étape importante avant la conclusion d'un accord définitif scellant le plein succès de l'opération et le retour de la paix et de la sécurité dans le Mali frère, aspiration légitime de son peuple et des peuples voisins.