le ministre a affiché une fin de non-recevoir à l'instante demande des protestataires d'être reçus par ce dernier. Dès neuf heures de matin, les syndicalistes du Snte (Syndicat national des travailleurs de l'éducation) ont tenu hier un sit-in devant le siège du ministère du Travail et de la Protection sociale. Dirigé par Mohamed Bennoui officiellement retenu par le conseil national de ce syndicat autonome comme seul porte-parole, il s'est agi avant tout pour les syndicalistes de démontrer aux pouvoirs publics qu'ils étaient capables de manifester leur colère tout en respectant l'ordre public. Des pancartes étaient alors brandies, traduisant, on ne peut mieux, les tensions qui minent actuellement cette formation syndicale. Les luttes intestines et les divisions, tous azimuts, induites par les appétits de leadership à en croire le porte-parole de ce syndicat M.Bennoui, seraient utilisées par l'administration publique pour manipuler le syndicat, et le détourner de sa vocation première, à savoir la défense des intérêts des travailleurs de l'éducation. Ainsi pouvait-on lire: «Non à la déstabilisation du syndicat», «Non à la partialité de l'administration» ou encore «Non à la dispersion de nos rangs». Autant de slogans qui sonnent comme une mise en garde à M.Tayeb Louh que l'on accuse de protéger l'aile dissidente et proclamée illégale, incarnée par Boudjenah. Ce dernier, rappelle-t-on, dont le pseudo-congrès a été contesté par une vingtaine de wilayas sur 26. Finalement l'action des syndicalistes bien que qualifiée de clean, n'a pas réussi à susciter la réaction du ministre du Travail et de la Protection sociale qui a affiché une fin de non-recevoir à l'instante demande des protestataires d'être reçus par ce dernier. Suite à quoi et après évaluation de cette démarche à l'allure de mise en garde, l'on n'écarte pas de recourir à d'autres moyens de pression, à savoir l'intercession du ministre de la Justice ou même celle du président de la République afin de faire valoir la loi syndicale dans toute sa rigueur conformément à un pacte syndical auquel le gouvernement algérien a souscrit le 12 décembre 1989 et mentionnant «sous réserve (...) tout particulier qui prétend être victime d'une violation de ses droits syndicaux a droit de recours...» L'on reproche au ministre du Travail le fait de n'avoir pas répondu aux diverses correspondances que les syndicalistes lui avaient adressées, particulièrement le dossier relatif à l'organisation de leur congrès réunificateur tenu les 21 et 22 juillet dernier. Dans l'après-midi de la même journée, une cellule de crise a été mise en place par l'instance dirigeante du syndicat pour peaufiner le plan d'action afin d'influer sur la décision de l'administration publique.