«Nous avons lancé un ultimatum de 15 jours au premier responsable, après quoi nous reprendrons notre mouvement de grève.» Au lendemain de la rencontre qu'il a tenue avec le ministre de l'Education, le Snte organise un sit-in à Tizi Ouzou, et menace de paralyser le secteur si les autorités concernées ne se plient pas à ses revendications. Contacté par nos soins, M.Selouani, le secrétaire général du Snte, s'est montré convaincu des engagements du ministre. «Il nous a indiqué que des contacts intenses ont eu lieu entre les autorités concernées pour s'assurer que les travailleurs de l'éducation percevront chaque mois leur salaire à des dates fixes». Mais cela n'a pas empêché, paradoxalement, le bureau de Tizi Ouzou d'organiser son sit-in devant l'Académie. M.Selouani semblait ignorer les raisons exactes de cette décision. Par ailleurs, M.Slimani, le président du bureau de Tizi-Ouzou, a déclaré à L'Expression que ce sit-in, auquel s'est joint le Satef, et qui intervient après deux jours de grève, a pour objectif principal d'obliger la direction de l'éducation à se plier à ses engagements. «Nous avons lancé un ultimatum de 15 jours au premier responsable», si nous n'obtenons pas satisfaction, «nous reprendrons notre mouvement de grève». Ce sit-in ne dénote-t-il pas un manque de coordination au sein même du Snte? M.Slimani dément en estimant que le syndicat avait appelé à ce rassemblement avant la rencontre avec le ministre. La grogne, qui a marqué le secteur de l'éducation nationale ces derniers jours, soulève moult interrogations. Les grèves organisées par des syndicats autonomes ou affiliés à l'Ugta, n'ont aucun fondement vu les revendications soulevées. Cette position exprimée par la tutelle par la voix du secrétaire général du ministère de l'Education nationale la semaine précédente, a été explicitement reprise par le premier responsable du secteur à l'occasion des séries de rencontres qu'il a eues avec les syndicalistes du secteur. La dernière en date a été tenue avec le Syndicat national du secteur de l'éducation (Snte), durant laquelle M.Nouredine Salah a déclaré que les salaires du mois en cours ont été versés dans 46 wilayas, rappelant par la même occasion que 36.000 suppléants avaient été intégrés au 31 décembre 2002. Les syndicats reçus ont, dans les communiqués rendus publics, exprimé leur optimisme quant aux engagements pris par la tutelle. Alors pourquoi cette montée au créneau des syndicats de l'éducation? Mais surtout comment expliquer les contradictions enregistrées entre la tutelle et les syndicats et même au sein de ces derniers?