Sous l'égide de l'Algérie, des pourparlers ont abouti à la signature d'un accord qui fera taire les armes au Mali et à la... déconfiture de l'intrigue de sa majesté Au coeur de ces manoeuvres, se nichent des attaques d'une extrême violence contre l'Algérie et une tentative de mystification du conflit du Sahara occidental. Longtemps, Rabat caressait le rêve de supplanter l'Algérie sur le continent africain. Pour nourrir ce rêve, le Royaume a dépensé des fortunes, a soudoyé des journalistes et actionné un lobbying international sans qu'aucun résultats tangible ne soit venu assouvir la fantasme du royaume. Le roi constate à ses dépens un redéploiement diplomatique agressif sans précédent de l'Algérie au plan continental et international. Alger est devenu le point de ralliement de nombreuses puissances occidentales à commencer par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne qui viennent consulter l'Algérie sur l'une des questions les plus cruciales qui menacent la planète, à savoir la violence terroriste. Leur préoccupation majeure est comment arriver à contrer la menace de l'organisation terroriste Boko Haram qui sévit de manière terrible, notamment au Nigeria et mesurer la puissance de frappe de Daesh, une autre multinationale du crime qui s'adonne à des exécutions effroyables à même de provoquer l'émoi dans la planète entière. Aussi bien les Américains que les Britanniques ont dépêché leurs émissaires à Alger pour se concerter justement sur cette question sécuritaire. Ce redéploiement, cet intérêt porté à l'Algérie, cette reconnaissance par la communauté internationale du rôle de leadership de l'Algérie fait jaser évidemment le Maroc qui collectionne les échecs. Pour couronner ce flop royal, le Parlement européen vient d'installer en son sein un groupe parlementaire appelé «Intergroupe Paix au Sahara occidental». Issu de formations politiques diverses, il est composé de 119 eurodéputés et a été mis en place mardi dernier en présence du ministre sahraoui chargé des Relations avec l'Europe, Mohamed Sidati, «en dépit des obstacles et manoeuvres du Maroc et de ses relais au Parlement dans le vain espoir de torpiller» toute initiative allant dans le sens de l'affirmation du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination soulignent le président de l'Eucoco (Conférence européenne pour la coordination du soutien et de la solidarité avec le peuple sahraoui) et les élus qui ont pris part à la réunion constitutive de cet Intergroupe. Une réponse aux «manipulations grossières» exercées par le lobbying marocain sur le Parlement européen en vue de discréditer les réfugiés sahraouis et de les priver de l'aide humanitaire de l'UE qualifiée de «cuisant échec» pour la diplomatie marocaine et de «désaveu cinglant pour sa stratégie visant à étouffer toute forme d'expression de soutien à la cause du peuple sahraoui et à sa quête patiente et persévérante pour l'exercice de son droit inaliénable à l'autodétermination» ont indiqué les initiateurs de ce «bloc» parlementaire. Au coeur de ces manoeuvres, se nichent des attaques d'une extrême violence contre l'Algérie et une tentative de mystification du conflit du Sahara occidental. La diplomatie marocaine qui a tenté de rebondir à travers la tenue sur son sol du dialogue parrainé par l'ONU pour tenter de trouver une solution au conflit en Libye a dû déchanter après que le Parlement libyen reconnu par la communauté internationale ait décidé de suspendre (lundi) sa participation. D'un autre côté, le projet du Maroc d'accueillir le Forum de Crans Montana dans la ville de Dakhla occupée au mois de mars prochain pour imposer son plan d'autonomie aux Sahraouis et les mettre sous sa coupe a déjà commencé à battre de l'aile depuis que l'Algérie a proposé de boycotter ce «rendez-vous fantoche» à partir d'Addis-Abeba (Ethiopie) où s'est tenue la 24ème session ordinaire de la Conférence des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine. Un appel qui a eu un écho retentissant. «Nous, chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine, lançons un appel aux Etats membres de l'UA, à la société civile et à toutes les organisations pour qu'ils ne participent pas à ce Forum prévu du 12 au 14 mars 2015 dans la ville occupée de Dakhla (Sahara occidental)», souligne la condamnation adoptée à l'unanimité par l'UA le 31janvier 2015. Le Royaume-Uni y a répondu favorablement. «Le sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères et auprès du Commonwealth, M.Tobias Ellwood, a déclaré lundi que son pays (le Royaume-Uni) n'a pas l'intention d'envoyer une délégation au Forum de Crans Montana...», rapporte une dépêche de l'agence de presse officielle sahraouie datée du 24 février. Un autre revers qui s'annonce cinglant pour Rabat alors que celui subi dans le règlement du conflit malien n'a pas encore été digéré. On cite également le 77e prix Albert Londres qui devait être remis le 9 mai prochain à Tanger. Vendredi dernier, le jury de ce prix a annoncé avoir renoncé à se rendre dans cette ville marocaine. La cause? L'arrestation, puis l'expulsion du Maroc, de deux journalistes français. Dans un communiqué, l'association explique ce renoncement: «Le Prix Albert Londres ne peut pas laisser planer le doute d'une quelconque indulgence pour des pratiques contraires à notre éthique, encore moins d'une connivence avec des autorités qui ordonnent ou laissent faire.» Sur un autre plan Mohammed VI a toujours tenté de faire du Mnla son bras armé pour saborder la médiation algérienne a fait chou blanc. Le secrétaire général du Mouvement national de libération de l'Azawad, qui a été reçu à deux reprises au Maroc a décidé de participer pleinement au succès du 2e round des pourparlers inter-maliens à l'issue d'une audience que lui a accordée le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra au mois de septembre 2014. Dans une déclaration à la presse M.Bilal Ag Chérif avait indiqué avoir écouté, lors de cette rencontre, le point de vue du groupe de médiation soulignant «l'optimisme de toutes les parties concernant la méthodologie», imprimée à ces pourparlers qui se déroulent sous l'égide de l'Algérie. Des pourparlers qui ont abouti à la signature d'un accord qui fera taire les armes au Mali et à la... déconfiture de l'intrigue de sa majesté.