«Le chargé de la communication doit respecter le journaliste, ne pas lui mentir et ne pas le manipuler» «Comment établir une relation professionnelle et de confiance entre les institutions et les médias.» C'est cette problématique qu'a abordée hier, le ministre de la Communication Hamid Grine, lors d'une conférence intitulée «Les règles non écrites de l'activité des chargés de communication». La formation s'adressait directement aux chargés de communication institutionnelle appelés à jouer un rôle déterminant en cette période précise. Il y a des urgences qui placent cette catégorie professionnelle sous les projecteurs médiatiques. Le gouvernement a été en effet instruit par le chef de l'Etat de mener une large campagne d'explication vers les citoyens qui expriment une résistance envers l'exploitation du gaz de schiste. Le gouvernement se doit également d'expliquer les tenants du plan de la rationalisation de la consommation de l'énergie, l'impact de la baisse des prix du pétrole sur la vie du simple citoyen, bref, des questions capitales qui appellent à une maîtrise parfaite des techniques de la communication institutionnelle pour atteindre les cibles qu'il faut. Pour commencer, Hamid Grine suggère aux chargés de communication de développer un rapport de confiance avec le principal rapporteur de l'information, le journaliste. «Le chargé de la communication doit respecter le journaliste, ne pas lui mentir et ne pas le manipuler», a souligné M.Grine. Considérant qu' «il n'y a pas de grand et de petit journaliste, ni de grand et petit journal», le ministre a insisté sur le respect de la déontologie de la profession en entretenant une relation «professionnelle» et de «confiance» entre les parties concernées (médias et institutions). Il a axé, à ce propos, sur l'importance pour les chargés de communication de suivre des formations leur permettant de s'acquitter de leur mission dans les meilleures conditions possibles. M.Grine a jugé «important» que le chargé de communication soit en «contact permanent» avec son responsable hiérarchique qu'il doit «consulter avant la diffusion de toute information». Jusqu' à un passé récent, la communication institutionnelle était injustement reléguée au rôle d'un simple outil tactique ou au plus, de propagande. Les chargés de communication au sein de ces institutions étaient bridés par des précautions quand il s'agit d'associer et de faire participer les médias à leurs projets. Il s'ensuit alors des sérialités catastrophiques en termes d'impact sur le terrain. Combien de fois a-t-on vu des actions d'envergure menées par l'Exécutif mais qui passent inaperçues. C'est la bonne communication qui donne du relief, de la vie aux faits. Après la débâcle de communication dans le grave épisode de l'attaque terroriste du site gazier de Tinguentourine, la défaillance de communication au sujet du gaz de schiste, y a-t-il un sursaut des autorités pour faire de la communication un élément central dans l'élaboration des stratégie et des politiques d'actions. En tout cas, cette rencontre organisée par Hamid Grine intervient au lendemain d'une session de formation intitulée «Gestion et communication de crise» qui s'est déroulée à l'Ecole supérieure de police (Alger) sous la direction de la Dgsn en coordination avec le Centre national français des hautes études de la sécurité et de la justice (Inhesj). L'Algérie, étant un pays soumis aux aléas naturels comme les séismes, les inondations, les effondrements et aux accidents industriels, sans compter d'autres crises politiques et sécuritaires, auxquelles s'ajoutent les menaces sanitaires (avec les différentes grippes et autres pathologies), les situations de crise vont de ce fait se répéter. Dans ces conditions, oeuvrer pour une stratégie de riposte, préparer et ajuster des messages médiatiques, est plus qu'un devoir, un acte de salut à même d'épargner des vies humaines, préserver des infrastructures et des incompréhensions dangereuses. Grine revient sur les déclarations du patron de Ooredoo Les propos de Joseph Ged sont «sensés» Revenant, par ailleurs, sur les propos du directeur général de l'opérateur de téléphonie mobile «Ooredoo Algérie» concernant les conditions d'octroi de la publicité de son entreprise aux médias, le ministre a indiqué que M.Joseph Ged «a parlé de diffamation et d'insulte et non pas de critique». Il a précisé que le responsable d'Ooredoo «a dit qu'il ne donnera pas de publicité aux journaux qui diffament et attaquent l'Etat (algérien) et le Qatar». M.Grine a indiqué, à cet égard, que les propos de Joseph Ged sont «sensés» et qu'il «soutenait» sa démarche, parce qu'après tout, a-t-il expliqué, «c'est notre démarche en termes de déontolgie et de professionnalisme»..