Rien de rocambolesque. La tournée du wali d'Alger dans la capitale a porté sur la visite des forêts concernées par le projet de réaménagement en espaces récréatifs et de détente. Il en ressort cependant un projet ambitieux. La wali d'Alger, Abdelkader Zoukh, accompagné d'une importante délégation, a effectué hier, un périple dans la capitale qui l'a conduit de Réghaïa, en passant par Hydra, Hammamet et Ben Aknoun, jusqu'à Bouchaoui. 8h30. Départ vers la commune Heurraoua, dans la banlieue-Est d'Alger. Loin du brouhaha d'Alger, en se faufilant à travers des champs et des vergers verdoyants, on tombe sur la forêt de Kaddous. Nichée derrière des collines et donnant sur la mer, cette zone recèle, comme l'ont observé nombre de présents, de grandes potentialités touristiques. Cette halte a été une occasion pour le wali d'Alger d'inspecter le projet de réhabilitation et de réaménagement de la forêt en espaces de jeux et de détente. Beaucoup d'énergies sont mobilisées pour la réussite du projet, laisse-t-on entendre ici et là. M.Baâziz, directeur des forêts au niveau de la wilaya d'Alger, et néanmoins responsable du projet, a d'emblée déclaré, en entamant son exposé devant la délégation conduite par le wali, «qu'il est important de sauvegarder les forêts et les bois, parce qu'ils constituent un régulateur écologique d'une grande importance». Mais, a précisé M. Baâziz, «aujourd'hui, il n'est plus seulement question de sauvegarder les espaces, mais aussi de les exploiter et en faire des lieux de détente». Après un petit tour dans la forêt de Kaddous qui, pour rappel, s'étale sur 600 hectares, le chemin s'est poursuivi vers Réghaïa, plus précisément au centre cynégétique relevant de cette circonscription. Arrivée sur les lieux, la délégation conduite par le wali fut accueillie par un chant entonné par des enfants en l'honneur de «la nature». Des explications furent données juste après par le directeur du centre, M.Aba, sur l'écosystème existant dans cette zone considérée, a-t-il précisé, «comme la seule zone humide d'importance internationale en Algérie». Les problèmes enregistrés sur ce site ont également été évoqués par M.Aba qui avait l'air visiblement gêné par les odeurs nauséabondes émanant du lac jouxtant le centre qu'il dirige, entendu le Lac de Réghaïa 11h00. Route vers Hydra. Le site baptisé «Forêt Doudou Mokhtar» était, jusqu'en 2009, un grand bidonville. S'étalant sur plus de 100 hectares, quelque 1000 familles y avaient élu domicile avant d'être délogées et relogées ailleurs. Les autorités ont décidé par la suite de transformer l'endroit en parc de détente et de jeux. Beaucoup d'infrastructures sportives et de loisirs y sont prévues. Une vieille bâtisse de l'ère coloniale destinée, selon le chef du projet, à être démolie, retient l'attention de Abdelkader Zoukh. «Il ne faut rient démolir. Il faut restaurer cette bâtisse et prévoir quelque chose en son sein.» 12h00. Route de Ben Aknoun. Forêt 5-Juillet, sise en face du stade éponyme. Les travaux n'ont pas encore commencé mais le projet devant être implanté est d'une grande importance. Un problème est cependant signalé: le parking. Des échanges entre les membres de la délégation finiront par retenir la proposition de M.Baâziz, directeur des forêts de la wilaya d'Alger: construire une passerelle et utiliser le parking jouxtant le stade 5-Juillet. Le wali donne juste après, le coup d'envoi de travaux d'aménagement du site. Les travaux ont commencé illico. 12h30. Direction Hammamet. A peine arrivés sur place, la vue panoramique qu'offre le site qui, de surcroît, donne sur la mer, retient l'attention de tout le monde. D'une étendue de plus de 500 hectares, cette forêt semble promettre d'inestimables moments de repos. Etalant les perspectives retenues pour sa mise en valeur, M.Baâziz et le chef du projet ont, tour à tour, fait savoir que des espaces de sports, un centre équestre, une unité panoramique, un boulodrome, un centre de tir aux pigeons, un espace restauration, un espace VTT, un motocross et un arborétum vont être mis en place sur ce site communément appelé «la forêt de Bainem». 14h00. Bouchaoui. La forêt grouille de monde. Comme d'habitude. Présentant la forêt et le programme mis en place pour y aménager des espaces de détente et de jeux, le chef de projet a d'emblée fait remarquer que, «sur les 142 hectares de sa superficie globale, seuls 35% sont exploités, le reste demeurant à l'état sauvage. A cet effet, nous avons prévu de créer quatre cantons pour occuper tout l'espace, le gérer rationnellement, d'autant plus que l'affluence est de plus en plus importante dans ce site.» 15h00. Fin du périple. Abdelkader Zoukh qui a pris le temps d'écouter l'ensemble des présentations et des explications des acteurs impliqués dans la mise à niveau des forêts de la capitale, à travers des opérations de réaménagement en espaces récréatifs et de détente, s'est montré fort satisfait. Interrogé sur les coûts potentiels d'un projet aussi ambitieux, il a déclaré que «le problème d'argent ne se pose pas» et que le projet serait, de ce fait, fait quel qu'en soit le prix. A notre question sur les délais d'achèvement des travaux, M.Zoukh a répondu que «le projet de mise en valeur des forêts de la capitale s'inscrit dans le cadre de la modernisation de la capitale. Cette entreprise a été entamée en 2009 et prendra fin en 2029».