L'Algérie, en sa qualité de chef de file du Groupe de contact des pays voisins de la Libye, sous l'égide de l'Union africaine, travaille dans l'ombre, avec l'aval et le soutien de plus en plus manifeste des puissances occidentales. C'est la sous-secrétaire d'Etat américaine chargée du Moyen-Orient, Anne W. Paterson, qui l'a affirmé hier, à Alger.Les Etats-Unis saluent le «leadership» de l'Algérie et son rôle pour aboutir à une solution à la crise libyenne. La responsable américaine qui avait abordé avec le ministre délégué aux Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel,d'autres questions relatives à la coopération entre les deux pays, alors que le secrétaire d'Etat américain adjoint chargé des Affaires économiques et commerciales, Charles Rivkin, se trouvait également en Algérie où il a eu d'intenses contacts avec les autorités du pays, a opportunément délivré ce message pour signifier le soutien des Etats-Unis à la médiation algérienne. Or, cette déclaration de Mme Paterson ne pouvait pas mieux tomber, compte tenu de l'annonce par le Parlement libyen reconnu qui va retourner au dialogue politique parrainé par l'ONU, après s'en être retiré une dizaine de jours lorsqu'une réunion fut programmée au Maroc par Bernardino Leon, le représentant du secrétaire général Ban Ki-moon. Cette reprise des négociations a été votée après une réunion entre des députés et le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul), Bernardino Leon, selon Abou Bakr Beira, membre du Parlement basé dans l'est du pays qui n'a pas donné d'explications sur les raisons de la suspension des pourparlers. Avec la nomination officielle par le Parlement reconnu du général Khalifa Haftar comme chef de l'armée «régulière», les ingrédients d'un regain de tension entre les Parlement et gouvernement de Tobrouk et les gouvernement et Parlement de Tripoli, ces derniers émanant des milices de Fajr Libya, d'obédience Frères musulmans, sont en train de germer, ce qui risque de compliquer davantage les efforts entrepris par le chef de la Mission d'appui des Nations unies en Libye (Manul). A cela s'ajoute la revendication réclamée par Tobrouk et rapportée par le député Issa al-Aribi qui a indiqué que le Parlement avait insisté auprès de M.Leon sur la nécessité de le reconnaître comme «le seul représentant légitime» du peuple libyen et sur le fait que tout gouvernement devait obtenir la confiance du Parlement. Sans doute, les pays membres du Conseil de sécurité ont-ils pris conscience de la difficulté qui pèse de jour en jour sur une négociation en dents de scie, la participation des parties en conflit ayant pour objectif de constituer un gouvernement d'union nationale dont le premier défi sera d'en finir avec les milices terroristes d'Ansar al Charia qui sévissent à Benghazi et surtout à Syrte et celles qui se revendiquent de l'Etat islamique. La tâche sera rude mais non impossible, à condition que l'union sacrée soit faite autour des principaux objectifs de la paix et de la réconciliation et c'est à cela que l'Algérie, en sa qualité de chef de file du Groupe de contact des pays voisins de la Libye, sous l'égide de l'Union africaine, travaille dans l'ombre, avec l'aval et le soutien de plus en plus manifeste des puissances occidentales, notamment. Preuve en est, les propos du directeur exécutif du comité des Nations unies contre le terrorisme, Jean-Paul Laborde qui estime que «l'expérience algérienne en matière de lutte contre le terrorisme «peut servir d'exemple» aux autres pays qui souffrent de ce phénomène. «Nous pouvons bâtir de bonnes pratiques sur l'expérience algérienne de lutte contre le terrorisme», a déclaré M.Laborde à la presse à l'issue de sa rencontre avec le ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel dont le travail diplomatique a été impressionnant, depuis plusieurs mois.