Une rencontre nationale pour débattre de la situation du tourisme aura lieu ce mois. Mohamed Seghir Kara passe à l'offensive. Les proportions alarmantes dans le détournement «massif» des zones d'extension touristiques (Zet) de leur vocation initiale par des pseudo-investisseurs, ont poussé le ministre à réagir, cette fois-ci, avec fermeté. En tournée, dimanche dernier, dans les stations balnéaires de la wilaya de Chlef, le ministre du Tourisme semble déterminé à «éradiquer» ce fléau qui a transformé de hautes stations touristiques en de véritables «bidonvilles». Le ministre a indiqué, à ce propos, que son département entend ester en justice les coupables, une fois que les commissions d'enquête placées, à cet effet, auront rendu leurs conclusions. Il convient de rappeler que ce n'est pas la première fois que M.Kara s'attaque de manière aussi frontale aux «pilleurs» qui ont fait main basse sur le foncier touristique. Cette décision énergique de saisir les autorités judiciaires, éclaire, à vrai dire, sur le ras-le-bol qui aurait, ainsi, dominé un secteur, mis au pas, des années durant, par une gestion catastrophique dont les seuls bénéficiaires sont des personnes étrangères au tourisme. «Nous avons décidé de récupérer les ZET dont les propriétaire ont violé la vocation et transformé en lieux de commerce» a-t-il déclaré en inscrivant son action «dans l'esprit des lois régissant le secteur». Si, d'après le ministre, l'ampleur de la violation des zones touristiques a atteint un tel degré de gravité, ce sont surtout les «vastes» réseaux de complicité dont auraient bénéficié les squatters «légaux» au niveau des institutions de l'Etat, qui demeurent en cause. Sans plus de précision, M.Kara s'est borné à accuser certains responsables au niveau de l'administration mais aussi de la justice: «Certains responsables avides de gain facile, délivrent des permis d'exploitation à coup de liasses.» Poursuivant son prêche anti-pillage, le ministre prévoit, afin de renforcer et de mettre à jour le dispositif juridique, de promulguer d'autres textes de lois. La seule loi protégeant les ZET date de 1966 alors que le bon sens, a-t-il estimé, aurait voulu que soit remis au goût du jour, en prenant compte, dans ce cas de figure, de la politique économique engagée par le gouvernement, tout l'arsenal législatif. Au cours de sa visite sur la côte de Chlef, le représentant du gouvernement a inspecté l'état des lieux de nombreuses villes connues pour leur renommée touristique dont Ténès, où M. Kara s'est enquis de l'état d'avancement des travaux de la façade maritime. Un ambitieux projet dans lequel est incluse la construction de deux hôtels, 180 logements en F3 et F4. L'opérateur du chantier parle également, de la réalisation d'un théâtre en plein air, d'un musée marin ainsi que d'une piscine. L'enveloppe allouée à ce futur centre touristique est de 80 millions de dinars.