La capitale donne rendez-vous à un nouveau face-à-face mélancolique mais romantique entre Farid Ferragui et ses fans, vendredi prochain, à partir de 15 heures à la salle Ibn Khaldoun. Il s'agit d'un véritable come-back du chantre de l'amour à Alger où il ne s'est pas produit depuis 2005. En effet, son dernier gala a eu lieu en mai 2005 au Théâtre national Mahieddine-Bachtarzi. Farid Ferragui va ainsi régaler ses admirateurs durant une prestation qui s'étalera sur plus de deux heures où l'artiste accompagné de son luth revisitera l'ensemble de son répertoire. Farid Ferragui a choisi pour ses fans d'Alger des chansons qui brassent comme il se doit plusieurs thèmes dont l'amour contrarié par le destin dont il est le spécialiste avéré. Farid Ferragui avec ses rimes élaborées et ses musiques douces emportera également ses fans dans les dédales des difficultés de la vie qu'il a chantées à sa manière pendant un parcours artistique qui dure depuis 34 ans. Il sera aussi question de narrer l'histoire d'un pays secoué par plusieurs séismes qu'il a surmontés à chaque fois non sans avoir payé le prix. Après s'être produit à guichets fermés pendant deux jours à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou dans une salle archicomble, Farid Ferragui observera une halte à Alger avant de s'envoler à Béjaïa où des milliers de fans l'attendent toujours. L'arrivée du printemps sied fort bien au style de chant dans lequel s'est spécialisé le fils prodige de Taka de M'kira à Tizi Ghennif. Le printemps n'est-il pas la saison de l'amour? Quand on sait que plus de la moitié du répertoire de Farid Ferragui est consacré à ce thème, on ne peut que deviner l'ambiance conviviale qui régnera vendredi prochain à l'intérieur de la salle Ibn Khaldoun d'Alger et puis, prochainement à la Maison de la culture Taos-Amrouche de Béjaïa. Le rendez-vous artistique en question sera d'autant plus intéressant qu'il s'agit d'un des plus grands chanteurs algériens d'expression kabyle qui revient à la scène algéroise après une rupture de dix ans. Farid Ferragui, avec d'autres noms ayant opté pour la langue kabyle à la fin des années soixante dix et au début des années quatre-vingt, a contribué énormément à faire naître la chanson kabyle d'une deuxième génération après celle des ténors et précurseurs comme Cheikh El Hesnaoui, Slimane Azem, Chikh Arab Bouyezgarène, Youcef Abdjaoui, Farid Ali, Akli Yahiatène, Arezki Oultache... C'est en 1981, après des études de journalisme en France et un bref parcours en tant qu'instituteur à Tizi Ouzou que Farid Ferragui pénètre de plain-pied dans l'arène de la chanson kabyle où il n'était pas du tout facile de se frayer un chemin à l'époque. Il s'agit, faut-il le rappeler de la période faste de la chanson kabyle qui a vu l'arrivée de grosses pointures qui allaient marquer une ou plusieurs générations de mélomanes. Mais Farid Ferragui était loin d'être un amateur tombé par un concours de circonstances dans le domaine de la chanson. Depuis son adolescence, il n'a pas cessé de manier le luth et sa voix pour être à la hauteur le jour où son premier album allait sortir dans les bacs. «A youl», le titre d'une de ses premières chansons d'amour est également le titre générique de cette première production artistique qui allait faire un tabac et faire découvrir un nouvel artiste et un nouveau style au public kabyle. En effet, Farid Ferragui s'est longuement abreuvé d'un monstre sacré de la chanson auquel il doit l'amour de la chanson mais aussi son style. Il s'agit de l'inénarrable et immortel Farid El Atrache. Sauf que chez Farid Ferragui, point d'orchestration grandiose et la langue du chant est le kabyle. A l'époque, tamazight était une langue qui avait tant besoin de soutien de la part des artistes car elle était exclue de tous les autres espaces publics. L'entrée sur scène de la belle voix de Farid Ferragui, qui allait drainer dans son sillage des milliers de fans, était tombée à point nommé. Depuis 1981, Farid Ferragui n'a pas cessé d'affiner ses oeuvres, sa poésie et ses musiques mais aussi de perfectionner sa voix pour devenir l'étoile qu'il est aujourd'hui dans le ciel de la chanson kabyle. Pour en savoir plus, rendez-vous vendredi prochain à la salle Ibn Khaldoun.