Nadia Labidi lors de la conférence avec les étudiants La ministre de la Culture, Nadia Labidi, s'est rendue lundi à l'Ecole supérieure des beaux-arts d'Alger où elle s'est entretenue avec les enseignants puis les étudiants, en apportant quelques résolutions à la sortie de crise... Un sentiment de détermination, mais une impression mitigée était affichée chez les étudiants des beaux-arts lors de leur entretien avec la ministre de la Culture, lundi dernier à l'Esba, suite à une assemblé générale qui les a réunis, précédée d'une autre avec les enseignants. Motif de ce mécontentement, la non-satisfaction de leur première revendication à savoir la nomination de M.Ghobrini à la tête de l'Esba. La ministre de la Culture Nadia Labidi a rétorqué que ce n'était pas dans ses prérogatives, mais que cela dépendait de la Fonction publique, contrairement à la nomination d'un directeur des programmes. M.Ghobrini, un grand artiste et prof d'art visuel regagnera plutôt cette école toutefois comme enseignant, a-t-elle fait remarquer. Saluant le mouvement artistique et la mobilisation sans faille des étudiants, en la qualifiant de positive, la ministre de la Culture les invitera à continuer dans leur démarche, tout en insistant sur le fait qu'ils doivent poursuivre leurs études et finir leur trimestre pour ne pas perdre l'année compte tenu du statut de certains étudiants qui sont au stade de graduation ou du magister. Son mot d'ordre était de «regarder vers le futur, en faisant de cette école un lieu de vie où l'on vient avec plaisir sans pression, ni stress». Elle s'engagera ainsi, à ce qu'il y ait une réforme du système éducatif, à savoir le programme pédagogique qui sera revu et corrigé et ce, non sans l'implication globale des étudiants, des différentes écoles régionales qui seront sollicitées, de représentants du ministère de la Culture ainsi que du corps enseignant. Aussi, le ministère de l'Enseignement supérieur s'associera assurément. Un comité de réflexion a été invité à se constituer derechef afin de mettre en oeuvre un plan d'attaque avec des deadline à respecter, consciente par ailleurs que la refonte du programme prendra du temps. Nadia Labidi qui reconnaîtra d'emblée que le ministère de la Culture n'a pas su entendre les doléances ou sons de cloche des étudiants des beaux-arts, dont les appels au changement datent au moins de 20 ans, invitera à la concertation mutuelle pour faire rayonner à nouveau le niveau d'excellence dans cet établissement qui a perdu de son aura et sa réputation, ces dernières années. Elle saluera ainsi les actions des étudiants qui n'ont cessé d'activer au sein de l'école par différents workshop et ateliers, au lieu de faire appel aux casses, comme il est souvent le cas lors des manifestations et grèves constatées ailleurs. Parmi les solutions apportées à l'amélioration de l'enseignent figure la constitution de délégations de professeurs qui seront envoyées à l'étranger pour s'inspirer des autres écoles des beaux-arts, notamment à Palma et en Espagne. Elle soulignera que l'appel à l'inscription au LMD a été Enregistré et entendu par le ministère de l'Enseignement supérieur et dont la formule sera revue ou amélioréé dans les deux volets théorie et pratique. Aussi, la ministre de la Culture qui regrettera que les autres institutions cultuelles telles que l'Ismas et l'Insm placés sous sa tutelle soient isolés les uns des autres, invitera à établir des passerelles en appelant les étudiants à mettre en place pourquoi pas une pièce de théâtre où toutes les compétences de ces différents secteurs pourront s'unifier. Après avoir entendu les différentes doléances des enseignants des beaux-arts, la ministre de la Culture annoncera trois signatures de convention, une avec le ministère de l'Enseignement supérieur, une autre avec celui de la Formation professionnelle et enfin un troisième avec le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme. Aussi, elle révélera que plusieurs coopérations se feront incessamment soit entre l'Esba et l'école d'architecture, mais aussi avec l'école de restauration et de conservation du patrimoine. Ainsi les étudiants pourront bénéficier de l'apport des autres enseignants, dont certains possèdent des doctorats. Aussi les profs de beaux-arts bénéficieront également de stages pratiques.Préparer la rentrée 2015 et constituer le règlement intérieur de la nouvelle école, en attendant l'installation du nouveau directeur, sont aussi les points sur lesquels la ministre s'est appuyée en vue d'assurer un avenir pérenne au sein de cette école, tout en appelant à la poursuite des ateliers artistiques initiés jusqu'à présent. Notons qu'une minute de silence a été observée durant cette rencontre à la mémoire des 145 étudiants kenyans assassinés. Des vidéos montrant l'actualité du monument estudiantin, baptisé Infidjart, ont également été montrées, témoignant d'une dynamique certaine de ces étudiants qui respire le goût de la créativité, la maturité et dont l'épanouissement personnel dépend indubitablement de cette nourriture artistique et culturelle. Notons, qu'à son arrivée au sein de l'école, la ministre qui a été bien accueillie et reçue par les étudiants a eu la surprise de découvrir une fresque murale, une performance parmi les nombreuses commises par les étudiants comme symbole d'ouverture et de foisonnement des idées. L'idée étant de décloisonner à juste titre les imaginaires qui séparent, s'ouvrir d'avantage sur l'extérieur, mais inviter à plus de rapprochement, y compris auprès de la société civile et insuffler les échanges pour un résultat concret et enrichissant, à court mais aussi et surtout à long terme. «Rester mobilisés et en contact permanent avec le ministère de la Culture est essentiel» a-t-elle souligné. Aussi, une convention entre le directeur par intérim, M.Athmane Kadour et l'Onci sera signée dans les plus brefs délais, afin d'assurer l'hébergement des étudiants et les transférer de la cité de Beni Messous, au village des artistes de Zéralda.