Les combattants de l'EI se sont retirés de la majorité des territoires qu'ils avaient pris en entrant dans le camp le 1er avril, a déclaré un résidant de ce quartier joint par Internet. Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont perdu du terrain face aux combattants palestiniens dans le camp de Yarmouk, dans le sud de Damas, ont affirmé hier un habitant. Ce retrait a été confirmé par des responsables palestiniens. «Il y a des combats par intermittence entre les fractions palestiniennes et l'EI», a assuré Khaled Abdel Majid, chef du Front populaire de combat palestinien (pro-régime syrien), ajoutant que l'EI s'était retiré de la majorité des secteurs du camp. Les jihadistes de l'EI sont confinés principalement dans le sud-ouest du camp tandis que les factions palestiniennes contrôlent la majorité de l'est et du nord du camp, selon des sources palestiniennes. L'armée syrienne, qui assiège Yarmouk depuis plus d'un an, a établi une chambre d'opérations commune avec les factions palestiniennes engagées dans les combats, a assuré M.Abdel Majid. «Les factions palestiniennes ont effectué des progrès et ont pu reprendre des positions clés (...) l'opération se poursuit», a indiqué un responsable syrien de sécurité. Parmi les forces palestiniennes se trouve le groupe Aknaf Beit al-Maqdis, opposé au régime du président syrien Bachar al-Assad. En revanche les membres du Fatah (principale composante de l'OLP) et du Front démocratique de la Libération de la Palestine (FDLP, de Nayef Hawatmeh) ne participent pas à la bataille. Les deux formations ont justifié leur position par leur volonté de préserver une position de neutralité pour les Palestiniens dans le conflit syrien, et leur désir de voir toutes les forces armées quitter le camp. Près de 18.000 civils palestiniens et syriens, déjà meurtris par des mois de siège imposé par l'armée, ont été pris au piège des combats entre groupes palestiniens et jihadistes dont les positions sont bombardés par l'aviation du régime. Sur le plan diplomatique, le médiateur de l'ONU pour la Syrie, l'Italo-suédois Staffan de Mistura souhaite organiser en mai à Genève une série de «consultations séparées» avec les différentes parties prenantes au conflit syrien, a indiqué un porte-parole de l'ONU mardi. «M.de Mistura va entamer le mois prochain en mai une série de consultations séparées (...) avec les parties prenantes syriennes ainsi que les acteurs régionaux et internationaux afin d'entendre leurs points de vue», a déclaré un porte-parole de l'ONU, Ahmad Fawzi, lors d'un point presse. «Ce processus démarrera le mois prochain (...) à Genève», a-t-il ajouté, tout en précisant que «la nature de ce processus» n'a pas encore été décidée. En outre, «les invitations n'ont pas encore été envoyées», a-t-il dit. M.de Mistura doit être entendu le 24 avril par le Conseil de sécurité de l'ONU alors que le conflit syrien est toujours dans une impasse. Depuis le début en mars 2011 du conflit déclenché par la répression d'un mouvement de contestation par le régime, plus de 215.000 personnes sont mortes, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (Osdh, basé en Grande Bretagne). L'implication en 2013 des groupes jihadistes a rendu ce conflit encore plus complexe. En janvier, M.de Mistura avait estimé que les conditions n'étaient pas réunies pour une nouvelle conférence internationale sur la Syrie, après l'échec de Genève 2 l'an dernier. «Une solution politique est nécessaire, mais elle n'est pas encore là», avait jugé le diplomate. La conférence Genève 2 sous, les auspices de l'ancien médiateur de l'ONU Lakhdar Brahimi, s'était achevée en février 2014 sur une impasse. M.de Mistura a été nommé le 10 juillet 2014 envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie.