Comme nous l'annoncions en exclusivité, il n'est pas question, dans l'état actuel des choses, de fixer la moindre date pour la tenue du 8e congrès. Abdelaziz Belkhadem, président de la commission nationale préparatoire du 8e congrès du FLN a affirmé, ce jeudi que la date de la tenue du 8e congrès sera fixée après la finalisation de tous les projets de textes y afférents. Dans une déclaration à la presse à l'issue de deux réunions qu'il a présidées, l'une avec les bureaux des sous-commissions préparatoires du 8e congrès et l'autre avec l'instance de coordination, M.Belkhadem a précisé que la première a été consacrée «à l'évaluation de l'état d'avancement des travaux des sous-commissions». Une occasion, du reste, de confirmer ce que nous rapportions dans de précédentes éditions. A savoir que «certaines n'ont pas encore achevé l'élaboration de leurs rapports respectifs». C'est, en tout cas, ce qu'a souligné Abdelaziz Belkhadem dont le retour sur le devant de la scène politique, après une éclipse qui aura duré plus d'un mois, ne laissera pas de peser lourd sur le règlement des turbulences qui continuent de secouer ce parti alors que les frères ennemis d'hier sont censés avoir fait la paix depuis le mois d'avril passé. Or, dans tous les cas de figure, la date du congrès ne saurait être fixée pour le début de ce mois d'octobre. La rumeur va même jusqu'à préciser que cette échéance pourrait même être reportée pour après la commémoration du cinquantenaire de la Révolution. En attendant, «un délai supplémentaire a été accordé aux commissions n'ayant pas finalisé leurs rapports, afin de les communiquer à la base pour débat et enrichissement, avant leur présentation à la commission nationale», a précisé Belkhadem dans son discours. Une fois ces rapports finalisés, probablement dans le courant de cette semaine, il faudrait que la commission nationale s'y penche à son tour pour étude et enrichissement, comme nous l'a indiqué un membre influent au sein de cette structure. Après cela, les quatre documents atterriront au niveau des commissions de wilaya, lesquelles sont censées commencer à se mettre en place incessamment. Là encore, une ou deux semaines devraient passer afin de permettre à la base de discuter démocratiquement de l'ensemble de ces textes, en vue de les enrichir, voire de les amender. Une fois accomplie cette opération, la commission nationale aura à se pencher de nouveau sur les quatre rapports fournis respectivement par les quarante huit wilayas avant de pouvoir enfin décider de la date de la tenue du 8e congrès, dit rassembleur. Encore faudrait-il préciser que ce scénario constitue le meilleur des cas, puisque les fameux «redresseurs libres» continuent de contester la démarche de Belkhadem, menaçant même de recourir à la violence dans le cas où ce dernier tenterait de mettre en place les commissions de wilaya sans qu'ils n'y soient associés. Il convient, cependant, de souligner que les membres les plus influents du FLN, qu'ils soient anciens pro-Benflis ou bien anciens dirigeants du mouvement de redressement, écartent définitivement de pareils dérapages. Selon nos sources, «les militants et les cadres du FLN sont trop conscients de la nature des enjeux pour ne pas comprendre que l'avenir de leur parti, mais aussi du pays, se joue en ce moment, ce qui rend secondaire toute ambition personnelle». Pour ce qui est de la seconde réunion, annoncée dans notre édition de jeudi, elle a regroupé les ministres du parti au sein du gouvernement et les responsables des commissions au parlement. Cette rencontre, a précisé M.Belkhadem a été consacrée «à l'unification des rangs pour la mise en oeuvre du programme cautionné par le parti». Nous croyons savoir, à ce propos, qu'outre la décision prise par le parti de faire sien le programme de Bouteflika, comme l'avaient demandé les dirigeants du mouvement de redressement, des instructions fermes auraient été données afin d'aider le chef de l'Etat et, partant, son Exécutif, à faire aboutir l'ensemble de ses réformes. La donne FLN, dont le groupe parlementaire est majoritaire à la chambre basse du parlement, promet ainsi de faire basculer définitivement les rapports de force dans les débats très chauds relatifs à la réforme de l'école et le nouveau code de la famille.