Une délégation de personnes se disant «membres des ârchs» a été reçue par le Chef du gouvernement, ce 14 novembre. Aussitôt, la Cadc a dénoncé ce qu'elle nomme «pseudo délégation d'individus sans scrupules». Au même moment, une «aile» du mouvement organise une rencontre à Bouzeguène. Encore une fois, une délégation de personne «se disant membres du mouvement citoyen» a fait le déplacement d'Alger. Encore une fois, la polémique s'est emparée de ces «visiteurs» du mercredi. Jusqu'à leur apparition sur l'écran de la TV, nombre de ces citoyens étaient des gens sans histoire. Une directrice d'école, son époux et d'autres sont désormais dans l'oeil du cyclone. La présidence tournante de la Cadc, d'abord qui, dans un communiqué assez acide, a passé à la moulinette, ceux qu'elle appelle «Les membres d'une pseudodélégation d'individus sans scrupules». Ces visiteurs qui, poursuit la déclaration de la Cadc «n'ont aucun lien avec le mouvement», ont eu «l'inconscience» de se présenter en tant que «délégués», alors qu'ils ont tout le droit d'agir en tant que «simples citoyens». De fait, ils se sont attirés les foudres de la Cadc et aussi, par endroits, comme à Boghni, «la mise en quarantaine». Le communiqué de la Cadc réitère la position du mouvement et affirme que «la satisfaction des revendications citoyennes n'a pas besoin des chemins détournés que le pouvoir utilise à dessein. Celui-ci est sommé de donner une réponse officielle et publique à la plate-forme d'El-Kseur explicitée à Larbaâ Nath-Irathen.» L'autre «aile» du mouvement citoyen qui entend «donner au mouvement ses lettres de noblesse, tout en ne partageant aucunement» ces manoeuvres du pouvoir qui ajoutent à la confusion, reconnaît le droit à ces citoyens de rencontrer qui ils veulent, mais sans couverture des ârchs. Dans une rencontre prévue aujourd'hui à Bouzeguène, ces «intellectuels» du mouvement entendent peser de tout leur poids pour que la raison triomphe. Pour eux, «discuter est aussi une arme dans le combat pour la démocratie...» Cependant, ils se disent «contre une discussion pour des discussions» Et aussi que «le pouvoir a en main les revendications explicitées qu'il n'a qu'à mettre en oeuvre». Pour ce faire, cette «aile» suggère la mise en place d'ateliers composés de spécialistes qui auront justement à étudier les modalités, les représentants du mouvement pouvant s'associer au processus. Toujours est-il que la réunion de Bouzeguène qui pourrait éventuellement déboucher sur une «restructuration» du mouvement, n'a rendue publique aucune déclaration hier, en début de soirée. Les citoyens, pour leur part, et dans leur majorité considèrent que les priorités semblent ailleurs. Il y a d'abord, pourquoi l'ignorer, cette lassitude extrême ajoutée à ces problèmes autrement plus complexes de la quotidienneté. Sans oublier, ce drame national qui interpelle toutes les consciences : la catastrophe qui s'est abattue sur le pays, notamment sur Alger. Il reste que beaucoup de citoyens rencontrés, aussi bien en ville à Tizi Ouzou qu'ailleurs, espèrent que «les uns et les autres (le pouvoir et les ârchs ndlr) doivent trouver assez de ressort en eux, pour dégager une solution juste, équitable à ce problème national.»