25.000 véhicules sont en cours d'assemblage Le prix de la Symbol algérienne jugé excessif par les Algériens. En attendant l'application du crédit à la consommation qui pourrait certainement aider le constructeur Renault à écouler plus facilement la Symbol algérienne, l'Etat devient ainsi le premier client de Renault-Algérie en décidant de passer commande auprès de l'usine d'Oued Tlélat (Oran) dans le cadre du renouvellement des parcs automobiles des ministères. C'est là un coup de pouce «attendu» par les analystes économiques de la part de l'Etat. Il sera certainement le bienvenu pour l'usine Renault dont les 25.000 véhicules en cours d'assemblage risquent d'être boudés par les consommateurs algériens. Ceux-ci jugent en effet que le prix de 1.223.000 DA, affiché pour l'entrée de gamme, est «excessif» pour une voiture assemblée localement. Pour le même prix, les Algériens pourraient en effet s'offrir des véhicules jugés plus fiables et au design plus attrayant. En décidant de montrer l'exemple en passant commande chez Renault Oran, le gouvernement tend encore une fois la main au constructeur qui a été entouré, dès le début des négociations qui ont précédé son installation à Oued Tlélat, de tous les égards tant politiques qu'économiques. En plus des concessions qui lui ont été faites, la décision d'écarter, pour une durée de trois ans, des concurrents potentiels intéressés par le marché algérien et l'installation d'une usine sur son territoire lui a été accordée. Cette clause est étroitement liée au respect de la condition stipulant que l'Algérie détienne 51% de tout projet d'investissement alors que 49% sont réservés au partenaire étranger. En plus, le constructeur français de la marque au Lion, Renault, sera le premier bénéficiaire du prochain lancement du crédit à la consommation strictement réservé à la production nationale, qui ne manquera pas d'encourager les Algériens à passer outre leurs réticences en optant plus facilement pour la Symbol. Cette option intéresse au plus haut point les couches sociales moyennes qui ne peuvent s'offrir (au comptant) les somptueuses voitures offertes actuellement sur le marché par des concessionnaires étrangers. Ceci expliquant cela, le prix de revient équivaut, regrette-t-on, celui des véhicules importés dans la même catégorie frondent nombre de clients algériens potentiels. Le nouveau cahier des charges, imposé aux concessionnaires automobiles, sommés de procéder à des investissements concrets dans un délai de 12 mois et d'importer des véhicules répondant aux normes de sécurité internationales, permettra également de limiter l'importation de voitures bas de gamme, ce qui fera l'affaire de Renault-Algérie qui ne fait actuellement que de l'assemblage de pièces détachées. L'usine «Renault Algérie production» témoigne, si besoin est, du renouveau des relations entre les deux pays. Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères, y voit notamment un «partenariat algéro-français exemplaire» appelé à en inspirer d'autres. Conformément à la loi algérienne qui n'autorise pas un partenaire étranger à être majoritaire dans une société mixte, l'usine «Renault Algérie production» est détenue à 51% par l'Etat algérien et 49% par le constructeur français. En compensation, la marque au Lion a obtenu un accord «gagnant-gagnant» comme l'a qualifié le Premier ministre algérien Abdelmalek Sellal lors de l'inauguration de l'usine de Oued Tlélat. La Renault Symbol dont la production atteindra dans un premier temps 25.000 exemplaires, 75.000 en 2019, est une version de la Dacia Logan. Elle est destinée uniquement au marché intérieur algérien, le deuxième plus grand d'Afrique avec plus de 400.000 véhicules importés chaque année. Pour information, l'usine Renault de Tanger (Maroc) a produit 100.000 véhicules en 2013, à 90% pour l'exportation. Cette entité produit des Dacia Lodgy, Dokker et Sandero. En exportant 5,9 milliards d'euros en 2013, l'Algérie est le premier client de la France au Maghreb et en Afrique, une place qui lui a été ravie par la Chine en 2012.