Le derby kabyle a connu de multiples rebondissements C'est finalement en présence d'un public peu nombreux que s'est joué à Tizi Ouzou le derby kabyle remporté par les Canaris, aux dépens des Crabes (2-1). Un match au sommet qui a tenu toutes ses promesses, et connu un scénario des plus renversants, et au terme duquel le club n°1 de la ville des Genêts est arrivé à ses fins, grâce à son emblématique et fidèle capitaine d'équipe, Ali Rial qui a réussi à lui seul par inscrire coup sur coup, en deuxième mi-temps, deux buts salvateurs, et au moment où cette belle équipe du MO Béjaïa était à deux doigts d'enfoncer le clou au score, après avoir ouvert la marque avant la pause. Il est vrai que tout au long de la première période de jeu, le onze kabyle aligné par Omar Karouf a éprouvé toutes les peines du monde pour prendre la mesure d'un adversaire béjaoui qui a su admirablement jouer le coup, avant d'ouvrir la marque de manière fort logique, à la 35ème minute, grâce à N'Diaye dont la reprise du pied gauche est allée se loger dans la lucarne droite du portier Doukha. Un but béjaoui qui allait provoquer un terrible choc parmi les supporters de la JS Kabylie, alors que du côté des quelques 2000 fans du MOB, présents avant-hier au stade du 1er-Novembre, c'était la joie. Il est vrai que les protégés de l'entraîneur Amrani étaient rapidement entrés dans le vif du sujet, et avaient fait preuve de beaucoup d'allant, avec un Zerdab de retour dans un onze mobiste, pourtant handicapé par l'absence de pas moins de quatre éléments clés. Côté JSK, les camarades de Kamel Yesli étaient visiblement encore très marqués par leurs précédentes sorties ratées, en évoluant avec la crainte de mal faire, en présence d'un public qui n'allait pas d'ailleurs tarder à réagir envers son équipe, au moment de la pause. Une première mi-temps qui s'est achevée pour les Canaris dans une atmosphère très houleuse, marquée de nouveau par des jets de projectiles et des insultes envers les joueurs et le président Hannachi, et suite auxquels le pire était à craindre pour les coéquipiers de Ziti. Une pause au cours de laquelle, que le vestiaire des Canaris se sentait réellement dos au mur et qu'il fallait coûte que coûte jouer désormais son va-tout. Il est clair aussi que Karouf devait impérativement changer de tactique pour tenter de déstabiliser le plan de bataille mis en place par Amrani, notamment en demandant à Rial de monter sérieusement d'un cran aux avant-postes, quitte à se découvrir derrière et prendre le risque de se faire prendre en contre par le MO Béjaïa. D'ailleurs, dès la reprise des débats, la rencontre allait s'intensifier sérieusement entre des Canaris plus présents sur toutes les balles et des Crabes très dangereux, à l'affût du but du break, qui pouvait sonner à tout moment le glas pour la JSK. Une JS Kabylie qui allait finir par revenir au tableau d'affichage, grâce une très belle victorieuse de Rial, et sur laquelle le jeune portier de service Béjaoui, en l'occurrence Rahmani, allait enfin s'avouer vaincu. Une égalisation qui intervenait à la 63e minute de jeu, et au moment même où Zerdab venait tout juste de rater auparavant le but du K.-O. Mais il était dit que le but tant attendu, et qui allait finalement faire la différence au tableau d'affichage, entre les deux prestigieux antagonistes du jour, allait être de nouveau l'oeuvre de Rial, dont la terrible reprise du pied droit à la 75e minute, allait suffire, pour faire plier le MO Béjaïa, et surtout offrir à la JS Kabylie, une victoire capitale pour son maintien en Ligue 1. Le «fratricide» JSK-MOB a bel et bien donné lieu à une très belle empoignade, et le dernier mot est finalement revenu à l'équipe qui a su revenir au bon moment, au cours d'un derby que les Mobistes pouvaient eux aussi remporter. Mais samedi dernier, les Canaris savaient très bien qu'ils n'avaient plus devant eux qu'une seule alternative: battre à tout prix leurs valeureux et amis kabyles de longue date, en l'occurrence le MO Béjaïa qui s'apprête désormais à entrer dans l'histoire le 2 mai prochain, en portant à son tour haut et fort, les couleurs de toute une région qui vient de vivre des moments très intenses, malgré les enjeux de taille qui ont marqué avant-hier à Tizi-Ouzou un derby très riche en renversements.