Au plan diplomatique, la puissance chiite qui est l'Iran tente d'arrondir les angles. Le conflit au Yémen a fait plus de 1200 morts et plus de 5000 blessés depuis la mi-mars, a indiqué hier l'Organisation mondiale de la santé (OMS). «Du 19 mars au 27 avril, il y a eu 1244 décès signalés dans les établissements de santé et 5 044 blessés», a détaillé l'agence sanitaire de l'ONU, dans un rapport de situation. L'OMS souligne par ailleurs que la situation à Taëz (sud-ouest) continue de se détériorer en raison de violents combats dans les zones résidentielles. En outre, la plupart des routes reliant la capitale Sanaa aux régions d'Aden, Taëz, Al-Dhale et Lahj sont de moins en moins accessibles ce qui limite la distribution de médicaments. D'une façon générale, la situation humanitaire se dégrade: alors que les médicaments et le personnel sanitaire font défaut, les personnes ont toujours plus de difficultés à se rendre dans les établissements de soins et la pénurie d'eau potable s'accentue. La situation est d'autant plus inquiétante que le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé jeudi l'arrêt progressif, faute de carburant, de ses distributions de nourriture au Yémen. Sur le terrain, ce sont près de cinquante personnes, dont une majorité de rebelles chiites Houthis qui sont mortes dans les derniers raids aériens et les combats sur le terrain à Aden, a indiqué hier un responsable des hôpitaux de la ville. Vingt-neuf rebelles Houthis et leurs alliés parmi les soldats fidèles à l'ancien président Ali Abdallah Saleh ont été tués dans les raids aériens ayant visé leurs positions dans la nuit de jeudi à vendredi, a affirmé ce responsable sous le couvert de l'anonymat. Leurs adversaires, les partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi ont perdu 10 hommes dans les combats de rue, tandis que huit civils étaient tués et 59 autres blessés, a ajouté ce responsable. Selon des habitants, l'aviation de la coalition menée par l'Arabie saoudite a pris pour cible plusieurs convois de renforts des Houthis venant des provinces d'Abyane et de Lahej, au nord d'Aden. Au plan diplomatique, le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif a félicité son nouvel homologue saoudien Adel al-Jubeir en pleine période de tensions entre les deux pays, notamment sur le Yémen, ont rapporté hier les médias iraniens. M.Zarif a «félicité» M.Jubeir et déclaré espérer que «les relations entre la République islamique d'Iran et la monarchie saoudienne vont se développer» sous sa nouvelle responsabilité, selon les médias. M.Jubeir, jusqu'à présent ambassadeur à Washington, a été nommé mercredi dernier à la tête de la diplomatie saoudienne en remplacement du prince Saoud al-Fayçal qui occupait le poste depuis 40 ans. Puissance chiite, l'Iran soutient les rebelles Houthis au Yémen et a vivement dénoncé les bombardements menés par la coalition composée de l'Arabie saoudite et de pays arabes. Téhéran a toujours nié offrir un soutien logistique aux Houthis mais, selon un rapport confidentiel de l'ONU, il a commencé à les armer dès 2009, aux toutes premières heures de l'insurrection chiite.