Au moins 25 personnes ont été tuées dans de violents combats nocturnes ces dernières heures dans le sud du Yémen. Ils ont opposé les rebelles chiites aux partisans du chef de l'Etat Abd Rabbo Mansour Hadi, ont indiqué hier des sources militaires et médicales. A Aden, les combats de rue que se livrent les rebelles et les partisans du président Hadi ont fait au moins 7 morts ces dernières douze heures, selon un responsable du département de la santé de la ville. Ce bilan inclut "une femme âgée, un homme et un enfant, tués par des snipers" de la rébellion et dont la mort avait été annoncée vendredi. En outre, six rebelles ont péri dans une attaque au canon de char et à l'arme automatique, lancée par des combattants des comités populaires (paramilitaires pro-Hadi) à Khor Maksar, quartier d'Aden tenu par les miliciens chiites. Des positions rebelles à Aden, deuxième ville du pays, ont aussi été la cible de plusieurs raids aériens samedi avant l'aube, au 18e jour de l'opération militaire lancée par la coalition menée par Ryad contre les miliciens chiites houthis.
Fief d'Al-Qaïda Des tribus sunnites, qui se mobilisent pour soutenir le président Hadi, ont pour leur part tué 12 rebelles dans une embuscade sur une route reliant Taëz à Lahj. Plus à l'est, des centaines d'hommes de tribus étaient rassemblés samedi autour d'Ataq, chef-lieu de la province de Chabwa, avec l'objectif de "tenter de reprendre" cette ville conquise jeudi par les rebelles chiites et leurs alliés, des militaires fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Les rebelles y ont pris le contrôle des bâtiments publics et des camps militaires. Chabwa est une province majoritairement sunnite, connue comme l'un des principaux fiefs d'Al-Qaïda dans le sud-est du Yémen. Les positions de la rébellion à Ataq ont à nouveau été visées par des raids aériens de la coalition, qui a également bombardé vendredi soir des camps, des stocks d'armes et de munitions autour de la capitale Sanaa et dans le nord du Yémen. Les rebelles contrôlent Sanaa, des régions du centre et de l'ouest du pays ainsi que des parties d'Aden, d'où s'est enfui le président Hadi, désormais en Arabie saoudite.
Avion du CICR Un avion du Comité international de la Croix-Rouge chargé de 35,6 tonnes d'aide médicale et d'équipements de secours a atterri samedi à Sanaa. Il s'agit de la seconde cargaison d'aide que le CICR réussit à faire parvenir par avion en deux jours au Yémen. Cette cargaison compte "32 tonnes d'aide médicale, le reste étant du matériel pour purifier l'eau, des générateurs de courant électrique et des tentes", a précisé la porte-parole du CICR Marie-Claire Feghali. Vendredi, un avion avait acheminé à Sanaa une cargaison d'aide médicale du CICR contenant 16 tonnes de médicaments et d'instruments chirurgicaux. Quelques heures plus tard, un avion affrété par l'Unicef avait aussi atterri dans la capitale yéménite avec à bord 16 tonnes de médicaments.
Manifestation à Téhéran Plusieurs centaines de personnes ont manifesté samedi devant l'ambassade saoudienne à Téhéran pour protester contre les frappes en cours au Yémen. L'opération militaire menée par l'Arabie saoudite est fermement condamnée par l'Iran. Environ 500 personnes, selon l'agence officielle iranienne Irna, ont participé à cette manifestation qui n'avait pas reçu d'autorisation officielle. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à l'Arabie saoudite et au roi Salmane. La représentation saoudienne, située dans un quartier du nord-est de la capitale qui abrite plusieurs ambassades, était protégée par un important dispositif de sécurité.