L'Expression : Beur FM a toujours répondu présent pour exprimer sa solidarité avec les Algériens... Nacer Kettane : Nous avons été présents sur le terrain de la solidarité après le tremblement de terre de Beni-Ouarthilane à travers une association qui a fait une collecte d'argent en France, lequel a été distribué aux populations sinistrées. Nous n'avons également pas manqué le rendez-vous de la solidarité lors des inondations de Bab El-Oued et le séisme de Boumerdès. Mais cette présence n'est pas le seul fait de Beur FM. Nous sommes des révélateurs. Il n'y a pas un Algérien qui n'écoute pas Beur FM en France. Les gens vivent dans leur chair ce qui se passe en Algérie. Notre radio porte leur solidarité. Les émigrés se sentent très concernés par ce qui se passe dans leur pays d'origine, que l'événement soit douloureux ou au contraire positif. D'ailleurs, l'Année de l'Algérie en France a été une chose extraordinaire pour les Algériens de France. Dieu sait que dans ce pays, il y a un racisme terrible. Cet événement a permis à notre communauté de mieux revendiquer son appartenance d'origine. Kateb Yacine, Massinissa, l'Andalou...tout cela a donné l'occasion de découvrir que l'Algérie a une culture. Nous étions partenaires dans l'Année de l'Algérie en France. Et nous avons porté le message de l'Algérie en France. Donc que ce soit une catastrophe ou un événement culturel, Beur FM joue son rôle de vecteur entre la communauté émigre et son pays d'origine. Le rôle que vous jouez est justement apprécié par les Algériens, qu'ils soient en France ou en Algérie. En tant que passerelle entre les deux pays, quelle conclusion tirez-vous quant aux liens qui lient les deux sociétés. Rien de ce qui se passe en Algérie n'est étranger aux Algériens de France. Ils vivent les tragédies de leur pays de façon charnelle. Lors du tremblement de terre de Boumerdès, pendant trois jours, les communications avec l'Algérie étaient impossibles. Notre radio était devenue, par téléphone interposé, le seul endroit où les gens pouvaient donner et avoir des nouvelles de leurs proches de Boumerdès et d'Alger. Nous avons servi de centrale d'information pour les Algériens de France et d'Algérie. J'ajouterais que les Algériens de l'étranger souhaitent aussi voir des choses positives sur l'Algérie et qu'elles soient rendu publiques. Il est vrai malheureusement que depuis une dizaine d'années, les médias en France et certains en Algérie n'évoquaient que les massacres lorsqu'il s'agit de traiter de l'Algérie. Or, dans ce pays, il y a des enfants qui vont à l'école, des gens qui vont à la plage, des créateurs d'entreprises... Enfin, l'Algérie n'est pas un cimetière. C'est surtout des infrastructures extraordinaires. Il est clair que le mal qu'on dit de l'Algérie fait mal aux Algériens de France. A Beur FM, comme à Beur TV, on se doit de dire ce qui marche.