Le pape François a qualifié le président palestinien Mahmoud Abbas «d'ange de paix» en le recevant hier au Vatican, où les deux hommes ont appelé à «combattre le terrorisme» au Moyen-Orient et à privilégier le «dialogue inter-religieux». Venu à Rome à l'occasion de la canonisation aujourd'hui de deux religieuses palestiniennes, un évènement pour la très ancienne communauté chrétienne de Terre Sainte, M.Abbas a échangé avec le souverain pontife durant cette audience privée d'une vingtaine de minutes les traditionnels cadeaux dans une atmosphère chaleureuse. Selon les médias présents, le président palestinien a offert au pape un coffret en nacre contenant un chapelet en bois d'olivier et des reliques des deux futures saintes palestiniennes. Quant à François, il a donné à M. Abbas une médaille représentant la figure de l'Ange de la paix, qui «détruit l'esprit mauvais de la guerre», a souligné le pape, ajoutant: «j'ai pensé à vous car vous êtes un ange de paix». Selon un communiqué diffusé par le Saint Siège, François et le président Abbas ont évoqué le processus de paix bloqué avec Israël, les deux hommes souhaitant que les négociations «directes entre les deux parties», Palestiniens et Israël, reprennent afin de trouver une «solution juste et durable au conflit». Le pape et M.Abbas ont aussi évoqué les «conflits qui affligent le Moyen-Orient». Réaffirmant «l'importance de combattre le terrorisme», ils ont souligné «la nécessité du dialogue inter-religieux», alors que l'islamisme radical de mouvements comme le groupe Etat islamique (EI) est une grave menace pour toute la région du Proche et Moyen-Orient. Le président palestinien et le pape ont par ailleurs exprimé tous deux leur «grande satisfaction» après l'accord trouvé mercredi entre les deux Etats portant sur les droits de l'Eglise catholique dans les territoires, en négociations depuis 15 ans et qui sera signé «dans un futur proche». Le président a présenté au pape sa délégation, dont le ministre des Affaires étrangères Riad Al-Malki, le principal négociateur Saeb Erekat et la maire de Bethléem Vera Baboun. Une importante délégation de quelque 2.000 personnes, principalement des Eglises locales, a fait le voyage à l'occasion de la double canonisation, provenant à la fois des territoires palestiniens, d'Israël et de Jordanie. Mariam Bawardi (1846-1878), fondatrice à Bethléem du premier couvent carmélite de Palestine, et Marie-Alphonsine Ghattas (1843-1927), à l'origine de la congrégation du Très Saint Rosaire de Jérusalem, seront faites saintes par le pape au cours d'une messe sur la place Saint-Pierre. Depuis plus de deux ans, le Vatican se conforme à la formulation retenue par l'ONU, qui a admis en novembre 2012 la Palestine comme Etat observateur, tout en regrettant que l'Etat en question n'existe pas encore vraiment.