Les protestataires ont scandé des slogans hostiles à leur direction tout en demandant le départ de leur directeur l'accusant d'obstruer toutes les issues du dialogue. La grève illimitée déclenchée par les employés du tramway d'Oran n'est pas près de connaître un heureux épilogue. Les grévistes maintiennent leurs positions en revendiquant la satisfaction pleine et entière de leur plateforme de revendications. Sine qua non, le mouvement qui demeurera ouvert, selon les grévistes, sera ponctué par des marches et des sit-in revendicateurs. C'est le cas observé hier. Plus de 500 agents et autres employés, devant battre le pavé depuis le terminal d'Es sénia jusqu'à la Place du 1er Novembre (ex Place d'Armes), se sont rassemblés devant la bâtisse abritant la direction des transports de la wilaya d'Oran. Dans leur action, les protestataires ont scandé des slogans hostiles à leur direction et revendiqué le départ de leur directeur général, l'accusant d'avoir obstrué toutes les issues menant vers un heureux dénouement de la crise qui entame sa troisième semaine. La situation va droit au pourrissement tant que son règlement ne se profile pas à l'horizon. D'une part, les protestataires maintiennent leurs positions et d'autre part, la direction de la Setram ne semble pas prés de négocier ne serait-ce que pour sauver la situation de la décrépitude et des pertes commerciales. 18 jours de grève sont donc suffisants pour asséner un coup fatal à l'entreprise, en lui occasionnant des pertes sèches. Les responsables de la Setram refusent de s'exprimer sur le montant du préjudice financier alors que les grévistes parlent d'importantes recettes perdues. Depuis près de trois semaines, les travailleurs, entre conducteurs, contrôleurs, agents de sécurité et de la billetterie, ont décidé d'observer une grève illimitée. Les protestataires rappellent que depuis deux ans, ils travaillent 48 heures par semaine au lieu des 40 fixées par la loi. Cette situation pèse désormais lourd sur les travailleurs qui, selon des sources syndicales, ont toujours plaidé au profit d'un aménagement des plages horaires du travail. Cette revendication s'ajoute à celle liée à l'emploi du temps jugé chargé. Les grévistes dénoncent aussi le licenciement de leur collègue. Pour les syndicalistes, il s'agit d'un agent de sécurité ayant refusé le contrat de travail à temps partiel. Comme mesure coercitive, le récalcitrant à la dite mesure a été licencié, après avoir observé une grève de la faim de 12 jours. Les grévistes, dénonçant une telle mesure, indiquent que «ce cas devait être d'abord examiné par la commission de discipline de la société avant de recourir à cette mesure que le syndicat juge abusive». Ce n'est pas tout. Les protestataires misent gros sur leurs emplois en revendiquant la pérennisation de leurs postes de travail qu'ils occupaient depuis 2013. «Nous voulons une permanisation», revendiquent les grévistes. Ces agents, travaillant à plein temps depuis 2013 (date de lancement du tramway), sous contrats à durée déterminée (CDD), revendiquent des contrats à durée indéterminée (CDI), indique-t-on. En campant sur leur position, les grévistes revendiquent une prise en charge réelle de leurs doléances. Un service minimum a été instauré pour la circonstance.