Le bras de fer qui oppose la direction de SETRAM au personnel gréviste se radicalise. En effet, au deuxième jour de la contestation, les travailleurs campent sur leur position, surtout après le refus de la direction d'accepter l'ouverture du dialogue, a-t-on appris, hier, auprès du syndicat. « Nous avons formulé notre demande pour nous entretenir avec les cadres de la direction afin de trouver un terrain d'entente aux problèmes posés, malheureusement, ceux-ci ont refusé de nous rencontrer » a noté notre interlocuteur. Un état de fait qui ne fait qu'accentuer la crise puisque ce sont les usagers qui sont les premiers pénalisés par ce mouvement, malgré l'instauration du service minimum. Tout en optant pour le dialogue pour une meilleure prise en charge des revendications des salariés du tramway, le personnel maintient la grève jusqu'à la satisfaction des revendications. Ce mouvement, décidé vendredi 1er mai, souligne le mécontentement du collectif « à la suite de la détérioration de leurs conditions de travail ». A l'origine de cette grève, signalent les protestataires, l'emploi du temps chargé, dénoncé par le personnel. « Depuis deux ans, les grévistes travaillent 48 heures par semaine au lieu de 40 heures légales sans que les heures supplémentaires ne soient rémunérées et prises en considération par la direction ». Le syndicat rappelle qu'un préavis de grève a été déjà déposé à l'inspection de travail et que le mouvement est légal. En appelant les décideurs à se pencher sérieusement sur la question de l'emploi du temps, les grévistes ont souligné également que parmi les causes à l'origine de cette grève illimitée, « le licenciement abusif » décidé par la direction à l'encontre de leur collègue, un agent de sécurité au sein de l'entreprise. Celui-ci avait observé une grève de la faim de 12 jours pour dénoncer le contrat de travail partiel imposé par la direction de Setram. Les agents de sécurité avaient protesté au courant du mois d'avril dernier, en observant un arrêt de travail de deux jours pour exiger un contrat à durée indéterminée au lieu d'un contrat à durée déterminée. La direction de SETRAM avait, selon un communiqué parvenu à notre rédaction, qualifié cet arrêt de travail d'illégal et sans préavis de grève. « Cette contestation a été décidée la veille du 1er mai, de manière illégale et observée par les agents de vente de billetterie, des contrôleurs et certains conducteurs » ont indiqué, hier, des sources de la direction, et d'ajouter que « ces derniers n'ont jamais fait part de leurs préoccupations à la direction quant à la détérioration de leurs conditions. Pour ce qui est des agents de sécurité, ces derniers ont signé cette semaine leurs contrats de travail à durée indéterminée ». La direction dément, selon notre source, avoir été contactée par le syndicat pour trouver un terrain d'entente avec les grévistes. Notons, par ailleurs, et toujours selon la direction, qu'un service minimum a été instauré à l'occasion. Neuf rames sont en service avec un intervalle de 25 minutes entre chaque rame.