L'Algérie et la Tunisie sont déterminées à consolider les liens unissant les deux pays La force de l'axe Alger-Tunis constitue la solution à la fragilité régionale. Aux plans sécuritaire, économique et commercial, les relation algéro-tunisiennes bénéficient d'un préjugé positif de la part des dirigeants des deux pays. Ainsi, la visite de travail du chef du gouvernement tunisien Habib Essid, aura simplement confirmé l'engagement des deux voisins à travailler de concert dans l'intérêt des deux pays. Les observateurs de la scène maghrébine notent en effet, le caractère exceptionnellement fraternel entre l'Algérie et son voisin de l'Est, ce qui fait gagner beaucoup de temps dans la construction du partenariat entre les deux économies. «L'Algérie et la Tunisie sont déterminées à consolider les liens unissant les deux pays et les deux peuples frères afin de concrétiser leurs aspirations à davantage de progrès, de développement et de prospérité», a souligné à ce propos, Abdelmalek Sellal. Le Premier ministre qui a reçu, hier, son homologue tunisien, n'a pas manqué de relever que cette visite «intervient dans un contexte régional marqué par la recrudescence du terrorisme et de l'extrémisme qui menacent la sécurité et la stabilité de notre région, ce qui nous interpelle à davantage de coordination, de concertation, de coopération en vue de trouver les solutions idoines et les moyens à même d'y faire face». La force de l'axe Alger-Tunis constitue la solution à cette fragilité régionale. D'ailleurs, n'était-ce l'excellence des relations entre les deux pays, la crise libyenne n'aurait pas été contenue. Cette question a justement interpellé les responsables des deux pays, notamment les chefs des diplomaties. Le ministre des Affaires maghrébines et africaines et de la Coopération internationale, Abdelkader Messahel, a souligné que les deux pays oeuvraient «pour le retour de la stabilité dans ce pays frère. (Nous) partageons la même vision et nous nous employons à trouver une solution pacifique et politique à la crise que connaît la Libye». La grande convergence de vues entre Alger et Tunis sur ce dossier est l'un des facteurs essentiels d'un processus de retour à la stabilité dans ce pays voisin et dont les frontières avec l'Algérie et la Tunisie s'étendent sur plus d'un millier de kilomètres. M.Messahel recevait le secrétaire d'Etat tunisien chargé des Affaires arabes et africaines, Touhami Abdouli. Le rapprochement des points de vue sur la question du Maghreb encourage, bien entendu, l'approfondissement des relations économiques. Sur ce volet, Amar Ghoul, le tout frais ministre de l'Aménagement du territoire, du Tourisme et de l'Artisanat annonce une ligne maritime touristique entre Algérie et la Tunisie. Le projet serait à l'étude. Dans le domaine du tourisme, plus que cette «géniale» idée d'une croisière, c'est le secteur par excellence où l'Algérie exprime de grandes attentes et entend profiter de l'expertise tunisienne. Plus de deux millions d'Algériens visitent annuellement la Tunisie pour l'excellent rapport qualité /prix des prestations touristiques, ce que l'Algérie n'arrive toujours pas à réaliser. La ministre tunisienne du Tourismes Selma Elloumi Rekik, qui a été reçue par son homologue algérien, est de loin la vedette de sa délégation et sans doute la personne la plus en vue de ce côté-ci de la frontière. En tout état de cause, Amar Ghoul a révélé que les deux parties ont convenu de réactiver la commission mixte qui «procèdera dans une semaine à l'évaluation de tous les accords conclus entre l'Algérie et la Tunisie dans le domaine du tourisme et de l'artisanat afin de mettre en place un nouveau programme pour le développement du secteur». Si les Tunisiens ont de l'expertise à offrir dans le domaine du tourisme, ils en ont également dans le domaine des affaires. Le ministre du Commerce, Amara Benyounès qui a eu des entretiens avec son homologue tunisien, Ridha Lahoual, a annoncé une prochaine rencontre entre les opérateurs économiques des deux pays. Enfin, l'on aura compris que cette visite qui a été couronnée par une audience accordée par le président de la République à l'hôte de l'Algérie, est dans la continuité de l'ambition des deux pays de construire un partenariat exceptionnel à la hauteur d'une histoire commune tout à fait exemplaire. Peut-être l'une des meilleures que deux pays puissent avoir.