Cette mission proposée par la France et appuyée par l'Angleterre vient suppléer aux difficultés de contrôler ce flux migratoire. La mission EU Navfor Med a débuté hier à la fin de la réunion des 28 pays européens qui s'est tenue à Bruxelles. Désormais, la lutte contre les migrants trafiquants en Méditerranée, verra l'entrée en action des avions de surveillance et des bâtiments de guerre. Une nouvelle stratégie qui nécessite l'aval du Conseil de sécurité de l'ONU. L'urgence de la situation qui voit des centaines de milliers de migrants affluer vers la Méditerranée a fait intervenir certains juristes qui ont affirmé que l'intervention de ces forces dans les eaux internationales ne nécessitaient pas l'accord de l'ONU. Pour sa part, tentant de rassurer, Federica Mogherini, Haute représentante de l'UE pour la politique extérieure et la sécurité, assurait qu'il n'était pas question de mener des opérations sur les terres des pays de départ comme la Libye. Cette mission proposée par la France et appuyée par l'Angleterre vient suppléer aux difficultés de contrôler ce flux migratoire. Le 28 avril dernier, les 28 pays de l'Union, après une réunion d'urgence convoquée suite au drame dû au naufrage de 800 migrants survenu le 20 avril dernier, ont décidé de renforcer les moyens de lutte par le triplement du budget de l'opération Triton. Trois millions d'euros supplémentaires ont été affectés aux diverses opérations de sauvetage, de prise en charge mais aussi de logistique de lutte contre les trafiquants. En effet, la lutte contre ce trafic de migrants est de plus en plus difficile. Les solutions proposées jusque-là par la Commission européenne ne semblent pas donner les résultats escomptés. Quelques statistiques renseignent d'ailleurs sur ce dilemme. En 2014, l'Europe a connu une hausse vertigineuse du nombre de migrants entrés par les réseaux de trafic. La même année, ce sont donc, 276.000 migrants soit une hausse de 138% par rapport à 2013. Sur ce nombre, 207.000 sont entrés par la Méditerranée. Toujours selon la Commission européenne en charge des migrations, la même année 2014, ce sont 3400 migrants qui ont péri dans les eaux de la Méditerranée. En fait, la décision d'utiliser les moyens de guerre pour lutter contre les trafiquants de migrants ne fait pas l'unanimité parmi les Européens. Beaucoup de spécialistes de la question estiment que la méthode ne fera que déplacer les routes empruntées par les passeurs. D'autres avertissent que les opérations de destruction des bateaux des passeurs pourraient créer des tensions entre les populations des pays d'origine et l'Europe. Par ailleurs, les pays européens font face à plusieurs difficultés au chapitre de l'accueil des migrants sauvés. Un système de quotas basé sur la croissance a été mis sur pied et qui a vu des pays comme l'Allemagne, la France et l'Italie supporter la plus grande charge. Ainsi, sur les 20.000 migrants qui seront régularisés dans les deux années à venir, l'Allemagne accueillera 18.42% suivie de la France avec 14,17% et enfin l'Espagne et l'Italie avec 10% chacun. Toutefois, le système de quotas est vivement critiqué par l'Angleterre qui considérait, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, que la solution est une invitation à plus d'immigration.