Plus que par son adversaire, c'est l'équipe algérienne qui s'est bloquée. Ce n'est peut-être pas cette année que l'USMA remportera la ligue des champions d'Afrique. Et pour cause, au jour d'aujourd'hui elle est beaucoup plus proche d'une élimination que pour les demi-finales de cette compétition. La Jeanne d'Arc de Dakar est passée par là, cette Jeanne d'Arc-là qui confirme bien qu'elle est la bête noire des clubs algériens pour en avoir éliminé un bon paquet lors des saisons précédentes. Dans le match de ce samedi, il convient de se focaliser sur celui qui fut l'unique responsable du match nul, à savoir le club de l'USMA. Il y a lieu de ne parler ni de conditions de match, ni d'arbitre, ni d'adversaire. C'est l'USMA et elle seule, qui est allée se jeter dans le trou béant du match nul. Certes, il n'y avait ni Dziri, ni Arribi, cela ne saurait excuser le ratage offensif d'une équipe qui a constamment dominé, mais dont les joueurs ont été d'une affligeante maladresse au devant du but. L'USMA n'a été victime que du grand mal dont souffre le football algérien incapable de fournir des attaquants de valeur c'est-à-dire des attaquants qui savent exploiter les bons ballons. Même le pauvre Diallo, pourtant mieux préparé pour ce genre d'exercice pour avoir fréquenté l'école Salif Keita, en a perdu ses repères. On a «algérianisé» son jeu au point où sa menace sur les défenseurs n'est pas d'un grand péril. Il a, tout de même eu le mérite d'égaliser pour son équipe au prix d'une reprise de la tête qui a surpris la défense et le gardien sénégalais. Une action que peu d'attaquants algériens sont capables de réussir, ces attaquants qu'on affuble abusivement de qualificatifs, tel celui de «renard des surfaces» comme s'ils étaient d'une redoutable efficacité. Ceci pour dire qu'il est impardonnable de dominer autant une équipe pour ne récolter qu'un match nul. Car il ne faut pas trop exagérer sur la Jeanne d'Arc. C'est une équipe modeste, qui a tout perdu dans les compétitions sénégalaises, c'est-à-dire une formation largement à la portée des Rouge et Noir. Or, c'est elle qui a ouvert le score à la 16' sur une percée de N'Doye, qui a résisté au retour de Deghmani avant d'ajuster un tir du droit qui a fait mouche. Le but de retard, l'USMA l'a traîné comme un boulet durant une bonne heure non sans avoir campé dans le camp sénégalais. Il y a qu'en dépit de sa supériorité territoriale, l'équipe algérienne n'a jamais emballé le match. Pour remonter le ballon jusqu'en attaque, de précieuses secondes ont été perdues par la faute d'un jeu lent, parfois approximatif sur lequel nombre de passes ont été ratées. A un certain moment, on a eu l'impression que les joueurs de l'USMA n'avaient pas conscience qu'ils étaient en train de jouer une qualification pour les demi-finales de la Champion's league africaine. Ils n'ont pas su imprimer à la rencontre, l'intensité qui sied à ce genre de rendez-vous. Et encore, il est heureux que Diallo à la 70' sur une tête à bout portant et que N'Doye, à la 85', après s'être présenté seul face à Abdouni, n'aient pu trouver le chemin des filets et écarter définitivement leurs adversaires de la route des demi-finales. Car, malgré tout, l'USMA conserve des chances minces mais réelles de passer. Avec un point de retard sur la Jeanne d'Arc, elle peut encore espérer. Il lui suffira, dans 15 jours, d'obtenir une victoire en terre sud-africaine et de tabler sur un match nul ou sur une victoire de l'ESTunis face à la Jeanne d'Arc. Seulement, ce dernier match se déroulera à Dakar et comme les Sénégalais n'ont pas pour habitude de se faire berner à domicile, on peut conclure que dans 15 jours les chances de l'USMA relèveront du miracle.