En plus des 25 terroristes abattus, un important matériel de guerre a été récupéré On peut considérer que la présence accrue de ces groupes dans la zone de Bouira pouvait préfigurer le redéploiement de la menace, peut-être même instrumentalisée par l'Etat islamique (Daesh), en prévision d'une série d'attentats à commettre durant le mois de Ramadhan. L'opération combinée de l'ANP et de la Gendarmerie nationale, dans la nuit de mardi à mercredi dernier, dans la localité de Ferkioua, relevant de la wilaya de Bouira a permis l'élimination de vingt-cinq (25) terroristes et la récupération de treize (13) pistolets mitrailleurs de type kalachnikov, deux (02) fusils mitrailleurs de type (FMPK), un lance roquettes de type (RPG7), neuf (09) fusils semi-automatiques de type Simonov, un fusil à lunette, un fusil à pompe, un fusil lance-grenades, un fusil de chasse à canon scié, un pistolet automatique, une importante quantité de munitions, des grenades, des postes radio et d'autres objets. Cette zone montagneuse, à cheval sur les wilayas de Tizi-Ouzou, Bouira et Boumerdès, constitue depuis plusieurs années un repaire de prédilection pour les groupes terroristes qui continuent à infester la région. Selon certaines sources, cette opération a abouti à l'anéantissement de la katiba Abou Bakr Essedik qui dépend d'El Qaîda au Maghreb (AQMI) et dont la zone d'activité s'étend de la Kabylie aux Babors, ainsi que de son émir Othman el Assimi, chef du groupe Jound Al Khilafa, qui avait succédé à Abdelmalek Gouri abattu par l'ANP. C'est grâce à des renseignements recoupés que les forces de sécurité ont déclenché depuis plusieurs jours un vaste ratissage en vue de localiser les mouvements suspects d'un certain nombre d'individus armés dans la zone indiquée. Cette localisation aboutie, il s'en suivra un combat sans merci, compte tenu de l'armement dont étaient dotés les membres de cette katiba. En témoigne l'arsenal récupéré après la bataille: 13 pistolets-mitrailleurs de type Kalachnikov, un Fmpk, 9 fusils de type Seminov, un fusil à pompe, un fusil lance-grenades, un pistolet automatique, un fusil à canon scié et un fusil à lunette SVD, de nombreuses munitions, des grenades et des postes radio. La constante résurgence de ces groupes terroristes illustre bien le caractère de la permanence et de la dimension d'une menace que les multiples opérations de l'armée parviennent à juguler. Depuis l'attaque de Tiguentourine au cours de laquelle 32 terroristes avaient été éliminés et cinq autres arrêtés, l'action de l'armée, engagée dans une lutte au quotidien contre la menace rampante, s'est soldée par l'élimination de quelque 200 terroristes affiliés à Al Qaîda. Il faut se souvenir qu'après l'enlèvement puis l'assassinat du spéléologue français Hervé Gourdel, du côté de Tikjda, le dispositif de quadrillage a été lourdement renforcé, même si la vigilance au niveau des autres zones à risque n'a jamais baissé d'un ton. C'est que la situation complexe aux frontières du pays, notamment à l'est et au sud, fait craindre légitimement l'aggravation de la double menace d'un renforcement du nombre de terroristes embrigadés aussi bien dans la mouvance d'El Qaîda que dans celle, en gestation, de Daesh et celle du trafic d'armes. Les forces combinées de sécurité et les services de renseignement suivent méthodiquement et au jour le jour l'évolution de la situation, de sorte à anticiper les concentrations et les attaques massives et donc à les annihiler avant terme. C'est ce qui explique les informations sporadiques selon lesquelles un petit nombre d'éléments sont régulièrement mis hors d'état de nuire, dans diverses régions du pays, notamment au Sud et en Kabylie. La conjoncture aidant, on peut considérer que la présence accrue de ces groupes dans la zone de Bouira pouvait préfigurer le redéploiement de la menace, peut-être même instrumentalisée par l'Etat islamique (Daesh), en prévision d'une série d'attentats à commettre durant le mois de Ramadhan. On connaît d'ailleurs la prédilection de ces groupes terroristes pour multiplier leurs exactions particulièrement au cours du mois de jeûne où le nombre des fidèles qui investissent les mosquées augmente considérablement. Il semble même que c'est à un mouvement d'envergure que les forces de sécurité ont donné un coup d'arrêt décisif, les informations portant sur la tenue programmée d'un conclave destiné à redéployer la nébuleuse qui possède un sens inné de la mue et n'hésite pas, au gré des circonstances, à passer d'une organisation à une autre, poussée par l'urgence des mesures de survie ou sinon par le souci du phoenix renaissant de ses cendres.