«L'Algérie compte de nombreux experts connaisseurs de risques, capables de développer une approche locale spécifique pour faire face à toute éventualité» La représentante onusienne pour la réduction des risques de catastrophes Wahlstrom, «rassurante» quant aux capacités de l'Algérie d'y faire face. En prévision de la grande opération de simulation d'interventions suite à un séisme, qui se déroulera demain à Djelfa avec la mobilisation de quelque 10.000 hommes de la Protection civile, des éléments de l'ANP, de la Gendarmerie nationale et en présence d'observateurs étrangers dont notamment ceux de l'ONU, Margareta Wahlstrom, représentante spéciale du SG de l'ONU Ban Ki-moon, effectue une visite de deux jours en Algérie. S'exprimant à l'issue d'une audience accordée jeudi par le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Nouredine Bedoui, Mme Wahlstrom a déclaré à la presse que «Des risques de tsunami pèsent toujours sur l'Algérie». C'est du moins ce qu'elle a dit. La diplomate a indiqué avoir abordé avec le ministre les «opportunités d'une coopération très étroite» avec l'Algérie en matière de réduction des risques de catastrophes. Les discussions de la conférence mondiale sur la gestion des risques qui s'était tenue au Japon, il y a deux mois, ont également été évoquées, a ajouté Mme Wahlstrom. La représentante onusienne a, par ailleurs, indiqué à la presse, en marge d'une conférence sur les catastrophes naturelles, tenue jeudi à l'Ecole nationale de l'administration (ENA) à Alger, que «des risques de tsunami pèsent toujours sur l'Algérie», mais, rassurante, elle ajoutera que «le pays dispose de beaucoup d'expérience et de moyens humains nécessaires pour faire face à toute éventualité». Cependant, elle n'a pas écarté ces menaces de tsunami sur les côtes algériennes, mais, confiante, elle s'est montrée plutôt assurée que «l'Algérie compte de nombreux experts connaisseurs de risques, capables de développer une approche locale spécifique pour faire face à toute éventualité», a-t-elle affirmé. Selon la représentante du SG de l'ONU, l'Algérie a réalisé des actions «très importantes» en matière de réduction et gestion des risques de catastrophes naturelles. Estimant toutefois qu'«aucun plan n'est parfait, elle a cependant souligné que l'approche algérienne peut servir de modèle pour les pays voisins». Elle a saisi cette occasion pour appeler les autorités algériennes à partager leur expérience au niveau régional. Les avancées de l'Algérie sont illustrées, rappelle-t-elle, par le renforcement de son cadre juridique dont, en particulier, l'adoption en 2004 de la loi relative à la gestion des risques naturels et l'intégration du mode de construction antisismique dans le secteur du bâtiment. En termes de suggestions, Mme Wahlstrom a plaidé pour davantage de formation et d'information en matière de risques au niveau local. Pour ce qui est du programme onusien face aux risques naturels dans le monde, la représentante du SG de l'ONU Ban Ki-moon, a expliqué qu'il vise à «réduire la mortalité mondiale, augmenter le nombre de pays dotés de stratégie nationale et minimiser les pertes économiques en cas de sinistres naturels.» Ce sont là, a-t-elle dit, les priorités de l'ONU pour les 15 prochaines années dans le cadre du nouveau plan d'action de l'ONU (Plan d'action de Sendai 2015-2030) Les 187 pays réunis récemment au Japon se sont assignés sept objectifs, a encore affirmé Mme Wahlstrom lors de la conférence d'Alger. Ces principaux objectifs constituent les «grands enjeux» liés aux catastrophe naturelles au niveau mondial, à savoir la réduction de la mortalité mondiale, l'augmentation du nombre de pays dotés de stratégies nationale et locale ainsi que la diminution des pertes économiques par rapport au PIB mondial. Le plan d'action comprend également le renforcement de la coopération internationale avec pour buts de faciliter l'accès aux systèmes multiples d'alerte et de réduire les dommages qui peuvent être occasionnés aux infrastructures de base en cas de catastrophes naturelles, mais aussi minimiser le nombre de personnes touchées. Mme Wahlstrom a rappelé les quatre priorités inscrites au plan d'action. Il s'agit, primo de «mieux comprendre les risques», secundo du «renforcement de la gouvernance des risques de catastrophes», tertio de «la préparation efficace aux catastrophes» et enfin l'intégration «du mieux construire». La responsable onusienne a également insisté sur les aspects liés à la récupération des infrastructures endommagées, la réhabilitation, la reconstruction et davantage d'investissement pour ce faire. A ce titre, l'Onu et ses partenaires vont entrer en négociation pour décider de la suite à donner au plan Sendai. Il sera notamment question d'aborder le volet financier et tous les moyens qu'impliquerait la mise en application du texte, a-t-elle conclu. Suite à son entretien avec le ministre de l'Habitat, de l'Urbanisme et de la Ville, Abdelmadjid Tebboune, Mme Wahlstrom a fait part de l'intérêt qu'accorde l'ONU à l'expérience algérienne en matière de gestion des catastrophes naturelles. Elle a indiqué avoir évoqué avec le ministre de l'Habitat les moyens à déployer pour tirer plus d'avantages de l'expérience algérienne en matière de lutte contre les catastrophes naturelles. Mme Wahlstrom a également évoqué, lors de sa rencontre avec Tebboune, nombre de questions relatives à la qualité des constructions et à certaines lacunes enregistrées dans ce domaine en Algérie. La suédoise Wahlstrom est armée de plus de 30 ans d'expérience dans les opérations de secours humanitaires dans les zones sinistrées et de conflits ainsi que dans le renforcement des institutions pour améliorer les capacités nationales pour la préparation aux catastrophes, l'intervention et la réduction des risques.