Le mot d'ordre de cette grève illimitée, mis en avant par la Fédération des éleveurs bovins laitiers et de viande de la wilaya de Tizi Ouzou, est: «Ensemble pour demander un prix juste du litre de lait produit dans la douleur.» La colère des agriculteurs de la wilaya de Tizi Ouzou, qui s'est estompée pendant quelques mois, est de retour cette semaine. Ils sont décidés à faire valoir leurs revendications et pour cela les éleveurs-livreurs ont décidé d'observer une grève illimitée à partir du jeudi 28 mai prochain. La goutte qui a fait déborder le vase n'est autre que la hausse des prix de l'alimentation du bétail. Cette augmentation dans les prix est devenue effective depuis quelques mois, a-t-on appris auprès des concernés. Ce qui a engendré la nécessité de réagir. Les éleveurs-livreurs de lait cru de vache de la wilaya de Tizi Ouzou décident donc de sortir de leur mutisme. Ils vont avoir recours à une action de protestation radicale. Cette dernière n'est autre que la paralysie totale de leur activité non pas pour une ou deux journées mais pour une durée illimitée. Une assemblée générale regroupera l'ensemble des éleveurs livreurs de lait cru dans la wilaya au courant de cette semaine. Une rencontre qui permettra de débattre encore davantage de la situation du secteur et des problèmes dans lesquels ce dernier se débat. L'assemblée générale en question se tiendra dans la ville de Fréha, apprend-on en outre. Que veulent revendiquer les éleveurs-livreurs de la wilaya de Tizi Ouzou à travers l'observation de cette grève? Les responsables de la fédération des éleveurs bovins laitiers et de viande de la wilaya de Tizi Ouzou expliquent que ce qui est recherché est l'augmentation du prix du litre de lait cru de vache. D'ailleurs, le mot d'ordre de cette grève illimitée mis en avant par les protestataires est: «Ensemble pour demander un prix juste du litre de lait produit dans la douleur.» Selon les initiateurs de cette grève, toutes les démarches entreprises auprès des responsables concernés pour se faire entendre sont restées vaines, c'est pourquoi il a été décidé d'opter pour un débrayage de durée indéterminée. L'arrêt de travail est donc le seul moyen pour se faire entendre de la part des pouvoirs publics, ajoutent les concernés. Concrètement, les éleveurs-livreurs déplorent le prix de cession du litre de lait à 45 DA et ce, avec la subvention accordée par l'Etat. Les concernés expliquent que le prix réel d'un litre de lait de vache est de 70 DA. Ce prix s'imposerait de fait suite aux hausses importantes des prix de l'aliment du bétail enregistrée depuis le début de l'année. Des raisons naturelles expliquent en outre cette situation comme la rareté des pluies en cette saison de printemps. Ceci sans compter les maladies comme l'épizootie de fièvre aphteuse, enregistrée l'été dernier. Notons que suite à la sécheresse qui a prévalu ces dernières semaines, le prix d'une botte de paille est carrément passé du simple au double. Il est passé de 500 DA à 1000 DA alors qu'une botte de foin est vendue à pas moins de 1500 DA. Quant au prix de l'aliment, il est de pas moins de 4000 DA pour 100 kilogrammes alors qu'il y a quelque temps, il était de loin beaucoup moins cher.