Quoi qu'il en soit, par cette faute politique, le réalisateur algérien risque de mettre en péril ses futures productions avec son pays d'origine. 48 heures après avoir annoncé l'information sur la page Facebook du réalisateur Lyès Salem de la participation de son film El Wahrani au festival méditerranéen d'Ashdod, en territoire occupé, l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel, principal producteur algérien a réagi pour dénoncer sa programmation et incomber la responsabilité à la production française. Dans un communiqué, l'Aarc a déclaré: «Nous avons été surpris par l'annonce de la participation du film El Wahrani de Lyès Salem au festival cinématographique dans les territoires palestiniens occupés, et nous exprimons notre mécontentement et nous condamnons vigoureusement la démarche entreprise et cette participation qui va à l'encontre de la position politique de l'Algérie. Conscient que la société de production Dharamsala, qui est soumise au droit français, dispose de la part majoritaire dans le financement du film, nous déplorons l'attitude du producteur qui n'a pas respecté les usages professionnels et nous tenir informés et nous consulter et ceci afin d'éviter tous dérapages et/ou actions qui nuisent à l'image du cinéma algérien et à notre culture nationale.» Le communiqué, qui est signé par le directeur général de l'Aarc, Nazih Benramdane, souligne que le producteur Dharamsala endosse et assume toute la responsabilité de cette participation et que l'Aarc lui a signifié cela par une demande officielle de retirer le film du festival. L'Aarc critique également l'attitude du réalisateur Lyès Salem qui a exprimé sa «satisfaction» de participer à ce festival, en l'invitant à donner des explications à l'opinion publique nationale. Il faut rappeler que le film El Wahrani de Lyès Salem est une coproduction entre Dharamsala (France) qui détient 76% des parts du film et l'Agence algérienne pour le rayonnement culturel (Aarc) et Laith Média qui détiennent respectivement 22% et 2% du film. De son côté, le producteur algérien Yacine Laloui patron de Laith Média s'est joint à l'Aarc et s'est désolidarisé du réalisateur Lyès Salem, avec qui il avait travaillé dans ses deux derniers films Mascarades et El Wahrani. Le réalisateur avait justifié sur sa page Facebook la programmation de son film, par le fait que l'association qui organise le festival est complètement à gauche et que le président Moshe Ivgny est un acteur israélien qui s'est illustré dans la lutte contre le mouvement sioniste. Une justification insuffisante, puisque l'Algérie ne possède pas de relations diplomatiques, commerciales, culturelles ou même sportives avec l'Etat hébreu. Quoi qu'il en soit, par cette faute politique, le réalisateur algérien risque de mettre en péril ses futures productions avec son pays d'origine.