L'année est globalement bonne A quelques jours du commencement des examens nationaux, (5ème, BEM et bac), la ministre de l'Education nationale, bien que contente de son rendement, envisage «une refonte» pour améliorer la situation de son secteur. Lors d'une rencontre avec la presse au Forum d'El Moudjahid, Nouria Benghebrit a évoqué tous les aspects, les bons comme les mauvais, liés au secteur fort sensible de l'Education. Abordant les examens de fin d'année qui retiennent particulièrement l'attention de la majorité, d'emblée elle a déclaré qu'ils seront subis en fonction des cours dispensés. Elle a, dans ce sillage, fait savoir que «648.372 élèves vont passer l'examen de cinquième, 54.200 le BEM et 853.780 le bac» et que «612.000 personnes sont mobilisées pour le bon déroulement de ces examens». Mme Benghebrit a également affirmé que «ces examens nationaux vont se tenir en même temps sur tout le territoire national». Par ailleurs, Madame Benghebrit, bien que relativisant le «bon» déroulement de l'année scolaire 2014-2015, a reconnu que les programmes ne sont pas achevés dans certaines classes. «Je reconnais que dans certaines classes, les programmes ne sont pas achevés. Mais nous allons oeuvrer pour que la situation s'améliore. L'année passée, on a totalisé 24 semaines de scolarité. Cette année, on en a atteint 30 alors que le nombre obligatoire, d'un point de vue réglementaire, est de 32. L'année est globalement bonne mais je suis préoccupée par l'instabilité du secteur», a-t-elle confessé avant de souligner, avec insistance, «l'importance de préserver le droit à la grève des enseignants en accordant le primat à la pédagogie». Néanmoins, a-t-elle précisé, «il n'est pas question pour moi de stabiliser le secteur sans régler les problèmes qui le traversent.» Pour parer à ce problème, la ministre de l'Education a également évoqué l'impératif de commencer désormais l'année scolaire à temps. Dans la foulée, elle a évoqué «un retour en classe des élèves le 6 septembre prochain». En plus de toutes ces annonces, Nouria Benghebrit a offert un cadeau aux enseignants à l'occasion, comme elle l'a affirmé, de l'approche du «mois de la clémence», le Ramadhan. Mais en attendant, semble-t-il, une contrepartie. En effet, la ministre de l'Education nationale a décidé d'effacer les sanctions financières de tous les enseignants dont les salaires et les primes de rendement ont subi des ponctions à cause des grèves «illégales» qu'ils ont observées. «On va effacer les dettes des enseignants qui ont subi des ponctions sur leurs salaires et leurs primes avec espoir qu'il y ait reconnaissance de leur part» a-t-elle déclaré. Interrogée sur la bataille de la qualité qui se conjugue toujours au futur, contrairement aux déluges de chiffres qui tombent continuellement sur la tête des Algériens, Nouria Benghebrit a d'abord affirmé que «le défi lié à la qualité est le défi principal de tous les pays du monde dont arabe, particulièrement l'Algérie», avant de se fondre dans des constats et des promesses. «Il est vrai que le système éducatif algérien souffre d'un système d'évaluation archaïque et défaillant. Ce système, fondé sur la restitution de ce qui est enseigné, ne permet pas de diagnostiquer les problèmes des élèves, et donc d'y remédier. Ceci engendre des déficits énormes en matière de prise en charge des élèves. C'est pourquoi nous avons décidé de supprimer le système de notation chiffrée dès la prochaine rentrée scolaire. L'élève part à l'école pour apprendre et non pas pour être noté», a-t-elle révélé. De plus, a-t-elle ajouté, «la problématique de l'évaluation est fondamentale dans tout système éducatif. En Algérie, nous sommes en train d'y réfléchir sérieusement et à partir de la rentrée scolaire prochaine, nous allons entamer une démarche en vue d'y remédier.» Tout un programme.