Le comble du paradoxe souvent si cher à notre football national, a totalement pris au dépourvu les Eulmis dans un contexte footballistique des plus imprévisibles. Après la fin du championnat professionnel Mobilis de Ligue 1 et au terme duquel le Mouloudia d'El Eulma a rétrogradé en Ligue 2, du côté de Babiya c'est la consternation totale. Il est vrai que le club des Hauts-Plateaux de l'Est avait en main de très nombreux atouts pour s'éviter un tel gâchis que rien ne présageait au départ. Il est surtout vrai que l'effectif eulmi était composé depuis plusieurs saisons, par des joueurs qui avaient fait leurs preuves et figuraient parmi les éléments souvent les plus en vue. Pour preuve, avec une attaque qui a souvent craché le feu, et au sein de laquelle les Derrardja, Chenihi et autres Abbès, et que beaucoup de clubs vont certainement s'empresser de recruter, au même titre que d'autres éléments, et non des moindres, comment le MC El Eulma a-t-il essuyé au final un tel échec? Il est vrai que contrairement à l'USMBA et à l'ASO/Chlef qui ont longtemps flirté avec la zone rouge, avant de subir la dure sanction du purgatoire, le Mouloudia d'El Eulma a plutôt régulièrement figuré dans la première partie du tableau, et surtout souvent damé le pion à plusieurs ténors du cham-pionnat. Mieux encore, le MCEE s'est permis le luxe de se qualifier pour la prestigieuse phase des poules de la Ligue des Champions, au terme d'un parcours tonitruant, marqué de surcroît par des succès arrachés hors du pays. Même à l'approche de la fin du championnat, les Eulmis ont réussi le pari de tenir en échec à Bologhine l'USM Alger (1-1), avant de s'imposer par la suite au stade du 20-Août 1955, aux dépens du NA Hussein Dey (2-1). Quatre précieux points engrangés en déplacement à un moment crucial de la saison, mais que le Mouloudia d'El Eulma n'a malheureusement jamais pu exploiter à bon escient chez eux. Ce fameux match nul concédé au stade Zeggar d'El Eulma, contre la JS Saoura, a certainement grandement contribué à cette descente en Ligue 2, d'un club qui s'est fait hara-kiri de manière surprenante, et surtout complètement inattendue par beaucoup d'observateurs en la matière. Il est vrai qu'au cours de cette dernière saison qui vient de s'achever le 29 mai dernier, le MC El Eulma a été successivement drivé par plusieurs entraîneurs, en l'occurrence le Breton Gouavec, l'Algérien Aït Djoudi, et enfin le Corse Accorsi qui avait déjà entraîné le club eulmi auparavant, et dont le dernier retour à El Eulmi, semblait avoir été probant. Cependant, le comble du paradoxe souvent si cher à notre football national, a totalement pris au dépourvu les Eulmis dans un contexte footballistique des plus imprévisibles. Pis encore, aujourd'hui les actionnaires du club veulent saisir la justice, pour demander des comptes au président Herrada, en exigeant de lui de démissionner avec pertes et fracas. Or si jamais les actuels actionnaires et membres de la SPA/MCEE devaient mettre à exécution leur menace, cela signifierait alors purement et simplement la dissolution du club, et ce dernier redeviendrait dès lors un club amateur. Une très grosse perte pour une région réputée pour son football, où des clubs comme l'ESS, le CABBA et le MC El Eulma ne manquent pas d'investisseurs. Un véritable gâchis eulmi qui va certainement plonger Babya dans des lendemains très incertains, d'autant plus que le MCEE n'est plus sûr de prendre part à la fin de ce mois, à la plus prestigieuse compétition africaine.