Pris en charge par la DAS, les migrants clandestins ont été reconduits en autocars vers la frontière Sud. Disparus du paysage local à la faveur des dispositions prises, l'an dernier, par les pouvoirs publics, les migrants subsahariens se sont fait de nouveau remarquer à Béjaïa. Ces derniers jours, les autorités ont arrêté et reconduit 20 d'entre eux aux frontières. Présents illégalement à Béjaïa, ils sont regroupés puis conduits par bus en direction de la capitale. Ils étaient accompagnés du chargé des affaires sociales à l'APC de Béjaïa vers Alger d'où ils seront ensuite reconduits, croit-on savoir aux frontières, à Tamanrasset. L'opération de regroupement s'est déroulée en présence de différents organismes, dont le Croissant-Rouge, la daïra, la Protection civile, la direction de l'action sociale de Béjaïa, la direction de la santé et les services de police. Les migrants subsahariens ont subi des examens médicaux pour embarquer vers Alger. Les migrants clandestins ont en effet, réinvesti la rue ces derniers mois à la faveur des éclaircies. Même si le flux n'est pas aussi important que celui constaté avant les mesures de rassemblement effectuées localement dans le centre de transit de Saket puis dirigés vers la frontière Sud, d'autres groupes ont réapparu, depuis quelques jours, investissant les artères de la ville. Au début, il n'y avait que des jeunes qui ont réapparu puis par la suite des femmes et des enfants les ont rejoints, avons-nous constaté. Il y a lieu de rappeler qu'à l'instar de pratiquement toutes les villes du pays, les migrants africains, dont des femmes et des d'enfants, ont longtemps erré dans la ville de Béjaïa avant d'être reconduits, l'année dernière, vers la wilaya de Tamanrasset. Pris en charge par la DAS, en coordination avec les services de police et les autorités des communes concernées, les migrants clandestins ont été reconduits en autocars vers la frontière Sud. Après une accalmie de quelques mois et à la faveur du retour du beau temps, d'autres groupes sont arrivés pour les remplacer. Cette nouvelle vague n'a pas manqué de susciter l'inquiétude chez la population de Béjaïa, qui découvre chaque matin leur présence de plus en plus importante et assez contraignante dans le sens où ces migrants font preuve de harcèlement, ne serait-ce que dans leur manière de quémander. «Nous sommes très sensibles à leur situation mais il faut reconnaître qu'ils mettent souvent la pression dans la rue», estimait cet automobiliste qui interpellait un policier au carrefour des Quatre Chemins, avant que son compagnon ne renchérisse: «L'Etat doit réagir au plus vite. Il est de son devoir de les prendre en charge», assurant par la même occasion la sécurité des habitants de Béjaïa. A Béjaïa, les Subsahariens commencent à écumer sérieusement les principales artères du centre-ville pour s'adonner à la mendicité, en exhibant des chapelets pour dire, sans doute, leur «religion» et provoquer, ainsi, la compassion des passants. «Le phénomène prend chaque jour un peu plus d'ampleur», constate un autre citoyen rencontré sur le boulevard de l'ALN, ne manquant pas au passage de rappeler les inconséquences de l'ancienne vague qui s'est singularisée par des décès, des accidents, des agressions, des vols et des maladies pouvant nuire à la société locale. Bien qu'aidés par les habitants à partir de dons de nourriture, les subsahariens ne se sont pas toujours contentés de mendicité. Les faits nous rappelent des affaires d'escroquerie, de falsification dans lesquelles ont toujours excellé les Maliens notamment. Lors de la première vague, certaines associations, dont la Laddh, ne sont pas restées indifférentes à ce phénomène. Des manifestations de rue ont été initiées pour mettre la pression sur les pouvoirs publics afin de réagir. Contactée par nos soins, une source sécuritaire affirme que les pouvoirs publics prennent en main la situation et agissent dans le respect des droits de l'homme.