Le dossier de l'énergie et de l'environnement est dans l'agenda du partenariat algéro-français. L'Algérie et la France ont certes beaucoup de choses à se dire au sujet de l'économie et de la lutte antiterroriste, mais il n'en demeure pas moins que le dossier de l'énergie et de l'environnement fait aussi partie des préoccupations des deux pays. Dans ce cadre, l'ambassadeur Ahmed Djoghlaf, coprésident du comité de négociation de l'accord de Paris sur le climat, considère déjà que l'Algérie a un rôle essentiel dans la préparation de la conférence. L'Algérie est pressentie pour jouer ce rôle lors de cet évènement en tant que coprésidente avec les Etats-Unis d'Amérique. Djoghlaf avait d'ailleurs animé une conférence sur «les changements climatiques, enjeux et opportunités de la conférence de Paris sur le climat» pour indiquer que l'Algérie, en tant que coprésidente du comité de négociation, aura à essayer de rassembler, de fédérer et de trouver des compromis avec l'ensemble des pays pour avoir un accord qui limitera le réchauffement climatique. Selon lui, il s'agira donc, lors de cette réunion, de s'accorder et de trouver des compromis, ce que cherche aussi le pays hôte. Il demeure convaincu que les participants seront à même de trouver un accord où tout le monde s'y retrouvera. Ce seront autant de messages redits par l'Algérie à son hôte si François Hollande se rendait en Algérie avant la conférence. En contrepartie, l'influence de la France sur ses autres alliés ne sera pas de trop pour faire avancer les thèses de l'Algérie parmi lesquelles la prévention contre la désertification. Le diplomate Djoghlaf a relevé, dans ce sens, que l'Algérie a les mêmes intérêts qu'un grand nombre de pays en matière de désertification. Il a aussi mis l'accent sur l'importance du rôle qu'aura à jouer l'Algérie pour que ce volet soit pris en considération dans l'accord. De préférence avec le soutien de la France car il y va de l'intérêt de l'Algérie mais aussi de tous les pays frappés par la désertification, notamment les pays africains et arabes. Selon le diplomate, ces pays ont des positions communes lorsqu'il s'agit de défendre des intérêts au niveau des négociations. Le diplomate, qui a animé en avril dernier une conférence sur les changements climatiques au siège du ministère des Affaires étrangères à Alger est convaincu qu'«on sera à même de trouver un accord où tout le monde se retrouvera». Il a annoncé que le ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, qui a effectué une visite à Alger quelques jours plus tard, soit le 12 mai, devait se pencher sur cette question car à l'issue de la conférence de Paris, les pays devront signer un accord contraignant visant à maintenir le réchauffement global de la planète sous les 2 degrés d'ici à 2100, par rapport à l'ère préindustrielle. Pour atteindre cet objectif, les pays doivent planifier une transition énergétique vers des énergies non émettrices de CO2, surtout éoliennes et solaires. Un défi économique et technologique, pour les pays développés comme pour ceux émergents. Cet accord sera le successeur du protocole de Kyoto, signé en 1997 et entré en vigueur en 2005 et prévoyait une réduction de 5% des gaz à effet de serre en 2012 par rapport à 1990. En 2012, l'amendement de Doha a prolongé le protocole de Kyoto prévoyant, pour les pays engagés, une réduction moyenne de 18% de leurs émissions par rapport à 1990, pour la période 2013-2020. Autant d'objectifs pour lesquels s'engage Ahmed Djoghlaf qui a pris les commandes depuis 2005 du Secrétariat exécutif de la Convention sur la diversité biologique (CDB) dont le siège est à Montréal (Canada). Djoghlaf, qui succédait à Hamdallah Zedane (Egypte), a une expérience étendue en matière d'environnement, de biodiversité et organisations multilatérales puisqu'il était directeur de la division du Fonds pour l'environnement mondial (FEM) au sein du Programme des Nations unies pour l'environnement (Pnue) à Nairobi, Kenya.