Une problématique qui demeure sérieuse et autour de laquelle gravitent la plupart des revendications des mouvements de débrayage. «Le dossier du statut général de la Fonction publique sera le volet phare de la prochaine rencontre de la bipartite Ugta/gouvernement» c'est ce qu'a déclaré, hier, le premier responsable de la Centrale syndicale, M.Abdelamadjid Sidi Saïd. Intervenant en marge du séminaire syndical maghrébin qui s'est tenu à l'Iers d'El Achour, le patron de la centrale syndicale a refusé d'avancer la date exacte de la tenue de cette rencontre où sera débattu l'épineux dossier de la Fonction publique qui est, il convient de le rappeler, au centre des controverses depuis pratiquement deux années. Sidi Saïd s'est contenté d'avancer que le groupe chargé de ce volet va terminer aujourd'hui ou demain les travaux restés en suspens. «La date sera définitivement arrêtée lorsque ce dossier sera finalisé, ensuite nous tiendrons la bipartite.» Sidi Saïd a néanmoins reconnu que plusieurs divergences ont été relevées au sein du groupe de travail. Elles concernent notamment quelques articles du statut de la Fonction publique. «Nous devons quand même aller vers un plus large consensus sur ce point qui concerne l'avenir de 1.300.000 travailleurs», a-t-il indiqué. Ces points de divergence de forme, concernent notamment la problématique de la contractualisation de près de 500.000 travailleurs. Une problématique qui demeure sérieuse et autour de laquelle gravitent la plupart des revendications des mouvements de débrayage déclenchés par les différentes fédérations et syndicats autonomes. «Il faut tout d'abord se pencher sur ce problème menaçant et régler par là même les points sur lesquels nous ne tombons pas d'accord. J'espère qu'on aboutira à quelque chose de positif, sinon çe sera une discussion qui sera abordée lors de la rencontre de la bipartite pour que l'on puisse trancher directement». «Donc a priori, il y a de bonnes dispositions de part et d'autre, je suppose que si le groupe n'arrive pas à trouver un ancrage, on va le trouver dans la bipartite», a précisé M.Sidi Saïd. Ce dernier a en outre, déclaré que le dossier du statut de la Fonction publique a fait l'objet d'un travail intersyndical à l'Ugta. «Il y a eu pratiquement quelque 70 réunions avec les fédérations rattachées à la Fonction publique. Donc il y a eu la discussion autour des points de vue, par la suite on a installé une commission technique qui a travaillé sur un avant-projet de loi présenté par l'Ugta», a expliqué M.Sidi Saïd. Il a ajouté que le dossier du statut de la Fonction publique est approuvé par la bipartite, il «ne lui reste maintenant qu'à suivre le cheminement légal, c'est-à-dire le gouvernement et le conseil des ministres pour qu'il atterrisse enfin à l'Assemblée nationale dans la session de printemps 2005, parce que cette session est consacrée à la loi de finances». Interrogé sur la position de l'organisation qu'il dirige au sujet de l'avant-projet de loi sur les hydrocarbures, M.Sidi Saïd répondra qu'il s'agit d'«un projet important qu'il faut aborder avec sérénité». «Il ne sert à rien d'enflammer les troupes. La sagesse et la sérénité doivent prendre le dessus sur toute autre considération dans un dossier aussi important.» A noter que le séminaire syndical maghrébin a traité des réformes qui deviennent plus que nécessaires pour que les syndicats de par le monde continuent à défendre avec force et rigueur les droits des travailleurs. Les représentants des centrales syndicales du Maroc, de Tunisie, de Libye ont axé leurs interventions sur le renforcement de la coopération intersyndicale à travers le monde, notamment à l'ère où le phénomène de la mondialisation constitue une menace pour le mouvement ouvrier. Le secrétaire général de l'Ugta a beaucoup insisté sur le sort des ouvriers étrangers travaillant en Algérie et qui ne bénéficient d'aucune couverture sociale ni de droit à la formation de leur propre section syndicale. Il a évoqué à cet effet les milliers de travailleurs chinois dans le secteur du bâtiment. «La coopération intersyndicale est indispensable, notamment pour parer à ce genre de problème», a estimé M.Sidi Saïd.