Le premier responsable du secteur a indiqué que le nombre des importateurs s'élevait jusqu'à fin 2014 à plus de 42 000 importateurs qui exercent leurs activités sans aucune structuration. C'est l'anarchie totale dans le commerce extérieur. Le premier responsable du secteur a indiqué que le nombre des importateurs s'élevait jusqu'à fin 2014 à plus de 42.000 importateurs qui exercent leurs activités sans aucune structuration. Amara Benyounès a fait ce constat amer lors de sa réponse, dimanche dernier, aux préoccupations des députés sur le projet de loi sur les licences d'exportation. Le ministre promet de faire le tri dans ce secteur névralgique qui coûte des milliards de dollars à l'économie algérienne. Il fait savoir dans ce sens que son département prévoyait l'organisation des opérations d'importation à travers l'introduction du système de spécialisation, à l'instar de ce qui se fait dans d'autres pays. Amara Benyounès a assuré d'ailleurs que les licences d'importation et d'exportation, dont l'entrée en vigueur est prévue en 2016, étaient le seul moyen à même de maîtriser le commerce extérieur. Le ministre a même certifié que la priorité serait accordée aux opérateurs algériens concernant l'octroi de ces licences. «La priorité dans l'octroi des licences d'exportation et d'importation serait accordée aux opérateurs algériens pour mettre fin au monopole des opérateurs étrangers concernant l'importation de certains produits», a-t-il expliqué en guise de rassurer les députés qui ont vivement affiché leurs préoccupations sur cette question. Les députés étaient nombreux à s'interroger sur les procédures d'octroi des licences d'importation contenues dans le projet de loi présenté par le ministre. En réponse, le ministre a souligné que «le texte qui a fait l'objet d'un large débat à l'APN, consacre les principes de libéralisation du commerce, d'équité entre opérateurs nationaux et de transparence dans l'octroi des licences». «Toutes les garanties seront assurées en matière de modalités d'octroi et de gestion des licences», a-t-il martelé. M. Benyounès a cité certains produits et marchandises qui seront soumis à ces licences d'importation, à l'instar des appareils électroménagers, du ciment, des fourrages, des cosmétiques et des détergents. «Ces importations sont coûteuses pour l'Etat, alors qu'elles sont produites localement et sont de meilleure qualité», a-t-il reconnu en estimant: qu'«il est inconcevable de consommer des produits importés au détriment des produits nationaux». des véhicules dont la facture a dépassé 5 milliards de dollars en 2014 sera également soumise à ces licences, obligeant ainsi les concessionnaires à déclarer l'impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS). Amara Benyounès n'a pas omis de rappeler que «certains concessionnaires de renom vendent des milliers de véhicules et n'en déclarent que mille ou deux mille, selon une étude du ministère du Commerce qui a révélé que la marge bénéficiaire de ces concessionnaires était enregistrée à l'étranger». Intransigeant, le premier responsable du secteur a crié haut et fort qu' «il faut assainir le commerce extérieur de l'Algérie à travers la protection du produit national et la diversification des exportations algériennes, notamment à travers l'encouragement des investissements». En s'attaquant à de gros lobbies, le ministre du Commerce s'est fait des ennemis qui vont lui mettre des bâtons dans les roues. D'ailleurs, le ministre a été lynché par des députés islamistes et ceux du FLN dimanche dernier.