D'anciens ministres seraient, selon le député d'El Islah, impliqués dans ce scandale. Un Israélien serait derrière l'affaire des déchets ferreux et non ferreux qui continue de défrayer la chronique. Il a été arrêté, il y a deux jours, par les autorités algériennes. La session plénière consacrée aux questions orales des députés concernant la loi de finances 2005 a tourné à un virulent réquisitoire du député d'El Islah, qui a convoqué, après la réponse du représentant du gouvernement, un point de presse dans lequel il a accusé ouvertement «les barons de l'économie nationale qui s'appuient sur des soutiens influents et hauts placés au sein de l'Etat». «Je ne lâcherai pas prise, a-t-il martelé, jusqu'à ce que le gouvernement et, en premier lieu, le ministre des Finances rendent des comptes quant aux résultats du rapport des quatre commissions d'enquête diligentées en 2001 pour mettre la lumière sur cette affaire gravissime, à l'origine d'une véritable saignée du Trésor public, ces dernières ont été mises sur pied suite à la correspondance du mois d'août 2001 enregistrée sous le n°1184». Ces accusations ont fait l'objet d'une interpellation de la part du député qui a vivement critiqué l'absence du ministre des Finances. Pour lui, le ministre s'est absenté pour ne pas répondre aux questionnements concernant cette affaire qui le met dans l'embarras. A ce propos, il dira que cette question lui a été déjà transmise et il devait y répondre jeudi dernier, mais il a préféré l'ajourner pour ce lundi afin de déléguer quelqu'un d'autre pour rendre des comptes. Il a profité de sa mission à l'étranger pour se justifier. Selon l'orateur, l'affaire a causé un préjudice de 7 milliards de dollars au Trésor public entre 1994 et 2000. Le député affirme qu'il a lui-même mené une enquête qui l'a conduit jusqu'en Turquie où il a pu identifier l'homme d'affaires qui est derrière ce scandale et qui se faisait passer pour un Palestinien de nationalité française alors qu'il est, selon l'orateur, de nationalité israélienne. C'est ainsi que les déchets ferreux et non ferreux qui sont en fait le butin de pillages qu'on imputait aux terroristes, de certaines entreprises à l'exemple de la Sntf (le rail) mais également des P et T (les poteaux électriques etc.) sont acheminés par mer en Israël via Bruxelles pour servir de matière première dans la fabrication de munitions. C'est avec ces balles qu'on tue les Palestiniens, s'est écrié le député qui s'est dit déterminé à aller au bout de son entreprise même si des menaces pèsent sur sa vie. Hacène Aribi a dénoncé la Banque centrale et les Douanes qu'il a qualifiées de «pourries» tout en excluant le DG, Sid-Ali Lebib qui a découvert le pot aux roses mais qui n'a pas les coudées franches pour faire appliquer la loi. Le député s'est interrogé sur la célérité et la rigueur dans «l'application de l'ordonnance 22/96 datée du 9/7/1996 amendant et complétant l'ordonnance n°03/01 datée du 19/2/2003 relative aux infractions liées à la circulation des capitaux extra et intra-muros dans le cas du directeur du journal Le Matin en dépit de son innocence, alors que certains exportateurs des déchets ferreux et non ferreux estimés à des dizaines et qui sont condamnés à payer des dommages et intérêts s'élevant à 30 milliards de centimes, s'en tirent à bon compte». L'orateur a fait état de la présence de 3000 dossiers d'exportation liés à cette affaire entre 1994 et 2000 et dont le préjudice financier s'élève à 3 000 milliards de centimes. Le ministre délégué chargé des relations avec le parlement avait, dans son intervention, minimisé l'affaire en qualifiant la sortie du député «d'exagérée». Il a reconnu que c'est une affaire délicate mais la situation n'est pas aussi chaotique.