Les changements devant intervenir à la tête des wilayas sera très vaste Il y a une volonté de replacer le pouvoir central au centre du développement économique et humain du pays. Des sources généralement bien informées ont indiqué à L'Expression que le mouvement des walis est ficelé. Annoncé sur nos colonnes, il y a quelques semaines, le changement devant intervenir à la tête des wilayas sera très vaste, nous dit-on, avec en prime, beaucoup de nouvelles têtes et des départs à la retraite. On retiendra dans la nouvelle liste qui devrait être proposée à la présidence de la République dans quelques jours pour être rendu publique au plus tard à la fin du mois de Ramadhan, une volonté de rajeunissement du corps de wali et une féminisation de cette fonction. L'on évoque ainsi, de mêmes sources, la promotion de trois cadres femmes aux postes de wali. Il convient de rappeler qu'en 52 ans d'indépendance, l'Algérie n'a eu qu'un seul wali femme en la personne de Mme Zerhouni qui avait été promue ministre du Tourisme. Depuis, l'expérience qui a été concluante n'a pas été renouvelée. Aussi, l'occasion est offerte pour permettre à la femme de réinvestir cette fonction centrale dans l'édifice administratif de la République. Outre cet acte plus que symbolique qui montre la volonté des plus hautes autorités du pays d'impliquer les Algériens à tous les niveaux de la responsabilité, le facteur jeunesse sera, dit-on, déterminant dans le prochain remaniement. Il sera, insiste-t-on, même surprenant dans ce qu'il a de significatif, pas seulement au plan quantitatif, mais également qualitatif. L'Etat va puiser dans la réserve des cadres de la République qu'est l'Ecole nationale d'administration et les fonctionnaires assisteront à quelques «ascensions fulgurantes» essentiellement motivées par des compétences avérées sur le terrain. Formellement, le mouvement permettra de doter les quatre wilayas, actuellement sans walis en raison de la promotion à la fonction de ministres de leurs premiers responsables et la désignation des walis délégués, concernant les 10 wilayas déléguées nouvellement créées au Sud du pays et dans les Hauts-Plateaux. Aussi, note-t-on, les prochains walis, dont nombreux prendront leur poste pour la première fois, auront un profil de manager de premier ordre. Ils auront la tâche de mettre en mouvement des équipes de directeurs de wilaya souvent hétéroclites et trop «fonctionnarisées», pour en faire des éléments efficaces de la mise en oeuvre du programme du président de la République à l'échelon local. On affirme, de même source, que les nouveaux premiers responsables des wilayas auront la mission de privilégier une approche très pragmatique centrée sur l'économie et la rentabilité de l'action de l'Etat, au profit des citoyens des wilayas dont ils ont la charge. En d'autres termes, les nouveaux walis ne devront plus attendre les budgets de l'Etat, mais susciter la création de richesses dans leurs wilayas en optant pour l'association de la sphère économique. Bref, les walis doivent être un facteur de stimulation de la dynamique économique et sociale dans leurs wilayas. En fait, les responsables promus ont un profil de manager. Ils auront à diriger des équipes pluridisciplinaires. Un wali c'est un chef de gouvernement à l'échelon local. Et pour ce faire, ils doivent adapter leur comportement avec la nouvelle donne. A travers ce virage qu'entend négocier l'Etat en mettant en avant des responsables dynamiques, entreprenants et imaginatifs, il y a une volonté de replacer le pouvoir central au centre du développement économique et humain du pays et également suppléer à l'inefficacité des élus locaux qui ont montré un grand déficit dans la mobilisation de la société autour des projets concrets. En ces temps de difficultés économiques annoncées, le pays ne peut se permettre le luxe de poursuivre une politique d'assistanat. Mobiliser les énergies locales autour d'un bon manager est l'option retenue par le gouvernement pour redonner du sens à la notion de travail et d'innovation. Les walis seront donc jugés à leurs résultats sur le terrain, en matière de réalisation de projets gouvernementaux, mais aussi et surtout à la valeur ajoutée qu'ils auront insufflé dans le corps économique et social dans les wilayas dont ils ont la charge. Nos sources qui insistent sur le fait qu'une feuille de route dans ce sens leur sera tracée par le Premier ministre, relèvent également le fait que le poste de wali ne constituera pas une fin de carrière pour ces commis de l'Etat. Vu l'âge de nombre d'entre eux, de nouvelles missions leur seront confieés, s'ils réussissent à dynamiser leurs wilayas. La perspective d'ambitionner des fauteuils ministériels, et ceux d'autres responsables de grandes institutions du pays en Algérie et ceux à l'étranger, constitue autant de motivations pour ces nouveaux walis.