Le bétail égorgé dans cet établissement a été transféré à Alger. Le scandale de l'année dernière en plein mois de Ramadan, relatif à la commercialisation de la viande d'âne, risque de se reproduire à la faveur d'une autre affaire qui s'est fait jour, avant-hier, dans l'abattoir de Raouraoua à Bouira. La nouvelle, annoncée par l'agence officielle APS, qui reprend un communiqué transmis par la direction régionale du commerce d'Alger, fait état de la découverte d'un faux cachet chez le locataire de l'abattoir Raouraoua. «Lors d'une opération de contrôle et d'inspection dans l'abattoir (...) le faux cachet a été découvert, mais le locataire de l'abattoir l'a arraché de force à l'un des inspecteurs et l'a lancé à une personne qui a pris la fuite», indique le communiqué de la direction régionale d'Alger qui ajoute qu' «après avoir été saisi, le procureur de la République a ordonné l'ouverture d'une enquête». Le bétail égorgé dans cet abattoir a été transféré à Alger. C'est ainsi qu'à quelques jours du mois de Ramadan, le spectre de la vente d'une viande non contrôlée par les services vétérinaires, se profile à l'horizon. Cette affaire intervient au moment où le ministère de l'Agriculture qui, autorisant l'importation de la viande rouge fraîche, espère une baisse des prix de ce produit sur le marché. Lequel est donc pénétré par une marchandise qui ne répond pas aux critères exigés par la réglementation. D'ailleurs, la direction régionale du commerce d'Alger «appelle tous les citoyens, notamment ceux d'Alger, à prendre leurs précautions lors de l'achat de la viande en raison de l'utilisation d'un faux cachet dans l'un des abattoirs de la wilaya de Bouira», lit-on dans le communiqué cité plus haut. Contactées par nos soins, toutes les instances concernées par cette affaire ont préféré observer la loi de l'omerta. D'autres encore disent ne pas être au courant, notamment la cellule de communication de la Direction du commerce d'Alger. Quant aux services vétérinaires relevant du ministère de l'Agriculture, il nous a été impossible d'entrer en contact avec les cadres de cette instance. Au niveau de ces établissements, certains interlocuteurs, tout en s'exprimant anonymement, déclarent ne pas être au fait de la question. D'autres, il est utile de le reconnaître, avaient tendance à minimiser l'ampleur de l'affaire. «Ça arrive souvent en Algérie, il fallait plutôt déclarer la guerre aux fraudeurs», a-t-on déclaré. Toutefois, il faut signaler que cette affaire a été découverte dans la journée de dimanche, il est donc impossible que le ministère ne soit pas au fait de la chose. Il est vrai que ces dires devront être pris en compte. Car, à l'approche du mois sacré, le marché parallèle prend des proportions alarmantes avec un nombre important de commerçants travaillant à contre-courant de la législation. Le scandale de la viande asinienne qui a éclaté, l'année dernière en plein mois de Ramadan, est un fait révélateur attestant de la vraisemblance de cette hypothèse.