Quelles sont les motivations qui poussent les autorités marocaines à accepter puis à renier leurs engagements ? La presse marocaine est revenue hier à la charge en s'attaquant directement à l'Algérie à propos de sa position vis-à-vis du conflit au Sahara Occidental. Toutes les «mises au point» des autorités algériennes ne semblent pas convaincre notre voisin de l'Ouest qui s'acharne désespérément à tenter d'entraîner notre pays dans un problème qui concerne en premier lieu les instances onusiennes. L'organe du parti de l'Istiqlal, L'opinion, dans son édition d'hier, remet carrément en cause le plan Baker qui symbolise, d'après le rédacteur de l'article intitulé: «Comment sortir de l'impasse?» Une atteinte à la souveraineté. «Ledit plan, souligne ce journal marocain, constitue un pas en arrière, illustrant une incohérence regrettable de la part de l'ONU». En quelques mots, ce journal développe une thèse qui, le moins que l'on puisse dire, frise le ridicule. Mais comme le ridicule n'a encore tué personne, c'est un autre journal marocain de prendre le relais pour répandre son venin encore une fois contre l'Algérie . «Il est temps que l'Algérie se rende à l'évidence» titre le quotidien casablancais Le Matin. D'après ce journal, «le Maroc ne cèdera pas un iota de ses provinces du Sud», autrement dit le Sahara occidental. Selon le (s) rédacteur de l'article en question, la position de l'Algérie, qui durant des décennies, prône une solution dans le cadre de l'ONU, cacherait d'autres visées. L'Algérie d'après ce quotidien aurait besoin d'une porte pour accéder à l'Atlantique. Les responsables marocains sont vraiment à court d'imagination. Pourtant, ils devraient tôt ou tard admettre qu'ils ne pourront pas indéfiniment tourner le dos à la communauté internationale et à l'Organisation des Nations unies. Au lieu de faire des «diversions» pour retarder le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui, une échéance pourtant inéluctable, le Palais royal devrait sérieusement penser à soigner son image à travers d'autres nations aux quatre coins du monde qui ont compris depuis belle lurette le jeu dangereux du Maroc qui dit une chose, puis fait tout à fait son contraire, sans vergogne. Pour l'ambassadeur de la Rasd à Alger, M.Mohamed Yeslem Beïssat, dans une déclaration à L'Expression à ce sujet: «Les responsables marocains sont devenus la risée du monde entier à cause de leurs positions qui changent constamment et au gré du Palais royal.» Quelles sont les motivations qui poussent les autorités marocaines à accepter puis renier leurs engagements? L'ambassadeur de la Rasd à Alger a été très clair: «A chaque fois que la situation sociale au sein du Maroc devient insoutenable, il fait diversion tantôt en accusant l'Espagne, tantôt le Front Polisario et tantôt l'Algérie», a-t-il souligné en indiquant que le système actuel ne peut pas gérer le Maroc. «Les dirigeants actuels du Maroc ne sont pas des responsables et rien que pour cela, ils sont réellement une menace pour la stabilité du Maghreb et toute la région», conclut-il. Le Parti des travailleurs (PT), pour sa part, dans un communiqué rendu public hier, se dit «profondément inquiet par la tournure que prend cette tension et qui a amené le ministre des Affaires étrangères à préciser, à juste raison, qu'une guerre n'est pas possible entre les deux peuples frères algérien et marocain». Le parti de Louisa Hanoune s'interroge, par ailleurs: «Qui est la partie étrangère qui tire les ficelles dressant les deux pays frères l'un contre l'autre et pour quels desseins et ce concomitamment avec une tout aussi subite campagne internationale de soutien au plan Baker?» «Ni le peuple algérien ni le peuple marocain ne peuvent tirer profit d'une guerre fratricide, bien au contraire, les deux sont visés», a tenu à indiquer le PT. Cependant, il faut signaler que l'Algérie n'est jamais sortie du cadre des Nations unies dans ses interventions sur le conflit du Sahara occidental, ce qui n'est pas le cas du Maroc qui est allé jusqu'à brandir la menace de guerre contre notre pays, comme si l'Algérie est une vulgaire République bananière qu'on peut attaquer puis repartir. Comme dans un jeu électronique.