Le ministre marocain des Affaires étrangères, Taïeb Fassi-Fihri, a vivement dénoncé hier à Bruxelles le « chantage » de la militante sahraouie pro-Polisario Aminatou Haidar, qui mène à Lanzarote (Canaries) une grève de la faim pour retourner au Sahara occidental. « Mme Aminatou Haidar n'est plus un défenseur des droits de l'homme lorsqu'elle a un agenda politique et qu'elle est membre du Polisario », mouvement sahraoui, a affirmé M. Fassi-Fihri au cours d'une conférence de presse organisée à l'issue d'une rencontre avec des représentants de l'Union européenne (UE). « Elle a renié sa nationalité (marocaine), elle a jeté son passeport », a poursuivi le chef de la diplomatie marocaine. C'est pour cette raison que Mme Haidar ne peut revenir au Maroc et notamment au Sahara occidental, a-t-il soutenu à propos de cette ancienne colonie espagnole annexée par le Maroc en 1975. « Le passeport marocain n'est pas une serpillière », a-t-il martelé. Selon Fassi-Fihri, l'action de Mme Haidar vise à empêcher une reprise des pourparlers entre le Maroc et le Front polisario sous l'égide de l'ONU. « Le Conseil de sécurité de l'ONU appelle à une négociation sur la base du compromis et du réalisme. Malheureusement, les autres parties ne font preuve ni de réalisme ni de sens du compromis », a-t-il dit. « La négociation n'évolue pas à cause de la position rigide et fermée de l'Algérie et du Polisario », a-t-il ajouté. A suivre le MAE marocain, on croirait que le Polisario est acquis pour le « compromis et le réalisme » de Rabat. Si le règlement du conflit ne tenait qu'à cela, le mouvement d'Aminatou Haider n'aurait pas eu autant d'impact.