Le médiateur des Nations unies pour la Syrie Staffan de Mistura va présenter à partir de lundi à New York un rapport de sa mission aux instances de l'ONU, a indiqué hier le porte-parole adjoint de l'ONU Farhan Haq. «Il s'entretiendra avec des responsables, dont le secrétaire général (Ban Ki-moon) et, par la suite, le Conseil de sécurité», a-t-il précisé. M. de Mistura donnera «ses recommandations sur la marche à suivre en tenant compte de ce qu'il a appris dans ses consultations». L'émissaire onusien, nommé il y a presque un an, mène depuis le 5 mai des «consultations séparées» avec les protagonistes du conflit syrien. Il a ainsi rencontré des représentants du gouvernement et de la coalition de l'opposition en exil, et une multitude de représentants et ambassadeurs des pays de la région invités. Il a aussi été reçu à Damas à la mi-juin par le président syrien Bachar al-Assad. Ces consultations devaient durer initialement quatre à six semaines, mais il a récemment annoncé qu'il allait les poursuivre en juillet. La dernière audience de M. de Mistura devant le Conseil de sécurité date du 24 avril. Avant sa nomination, deux conférences internationales sur la Syrie avaient été organisées par l'ONU en 2012 et 2014 sans parvenir à mettre fin au conflit. A l'issue de la première conférence internationale, le 30 juin 2012, les grandes puissances avaient signé un «communiqué de Genève». Présenté comme un plan de règlement du conflit prévoyant une transition politique, ce texte est resté lettre morte. «Nous devrions tous avoir honte de constater que trois ans après l'adoption du communiqué de Genève (..) les souffrances du peuple syrien ne font qu'empirer», a déclaré hier Ban Ki-moon. «La Syrie est sur le point de se désintégrer» sous les coups des groupes armés extrémistes comme le groupe autoproclamé «Etat islamique» (EI/Daech), a-t-il déploré. «Il ne doit pas y avoir d'impunité pour de tels crimes inhumains». «Il est urgent de trouver une solution à cette situation insensée», a estimé M. Ban. Sur le terrain, Les combattants kurdes ont réussi hier à déloger les éléments de l'organisation autoproclamée «Etat islamique» de la ville syrienne de Tall Abyad, frontalière de la Turquie, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH, basé en Grande Bretagne). «Les forces kurdes ont chassé les jihadistes de l'EI du quartier de Tall Abyad où ils avaient pénétré (mardi). Au cours des affrontements hier, les Kurdes ont perdu trois combattants et leurs adversaires quatree, a affirmé le directeur OSDH, Rami Abdel Rahmane. Mardi, les éléments de l'EI avaient pris le contrôle d'un quartier de l'est de cette ville, selon l'OSDH et les Unités de protection du peuple kurde (YPG).