Cette visite est intervenue au lendemain d'une période économico-diplomatique assez intense. Le chancelier allemand Gerhard Schröder est arrivé hier à Alger pour une visite de deux jours. Le chancelier était accompagné d'une importante délégation économique. Cette visite, qui entre dans la cadre de la coopération entre les deux pays, est la deuxième depuis l'indépendance. Alger a déjà reçu le chancelier Willy Brandt dans les années 1970. Plus de trente ans après, le séjour algérois de Gerhard Schröder intervient dans un contexte tant national que mondial, complètement différent. De pays socialiste évoluant dans un monde bipolaire, l'Algérie est actuellement adepte de l'économie de marché dans un contexte économique de globalisation du libéralisme. D'où l'importance du volet économique dans les échanges entre les deux Etats. A ce propos, il y a lieu de retenir que Schröder compte dans sa délégation des chefs d'entreprises allemandes «de grande importance», en plus de son secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Ditmar Staffelt, l'ancien ministre pour la Coopération économique, Hans-Jorgen Wischnewski, ainsi que Bela Anda, secrétaire d'Etat et porte-parole du gouvernement fédéral.Le chancelier fédéral a été accueilli avec les honneurs militaires à l'aéroport d'Alger par le président Abdelaziz Bouteflika, avec qui il a eu un premier tête-à-tête, avant de prendre part à un dîner d'Etat au Palais du peuple. A côté des entretiens entre les deux dirigeants, les membres de la délégation allemande rencontreront des représentants du gouvernement algérien. Par ailleurs, un forum économique algéro-allemand donnera lieu à des entretiens entre différents acteurs de l'économie allemande et leurs homologues algériens sur le potentiel du marché algérien. Cette importante visite est intervenue au lendemain d'une série de déplacements sur Alger de plusieurs ministres français, ainsi que des hommes d'affaires de France, de Belgique et de Chine qui ont eu des contacts qu'on dit fructueux avec leurs homologues algériens. Le souci allemand d'être de la course est donc quelque peu légitime du fait du caractère quasi traditionnel de la coopération algéro-allemande. Des entreprises de ce pays, à l'image de Siemens, travaillent en Algérie depuis des années et sont actuellement très présents sur le marché. La caution politique que va apporter Gerhard Schröder constitue en soi, une garantie supplémentaire pour les opérateurs économiques allemands, d'ailleurs connus et appréciés pour leur savoir-faire.