Le conseil national du Front des forces socialistes, qui devait se tenir le week-end dernier, est finalement programmé pour la fin de cette semaine. Ali Kerboua sera présent aux travaux de la rencontre en qualité de membre du conseil national, mais pas en tant que premier secrétaire national du FFS. La nouvelle, même si elle n'a pas été encore communiquée officiellement, a, depuis un certain temps, un caractère d'évidence. M.Kerboua a déclaré à L'Expression dans sa dernière interview en qualité de premier responsable du parti que la démission est intervenue à sa demande pour des raisons privées, «de santé pour tout dire». Il paraît même que la première instance du parti de Hocine Aït Ahmed aurait accepté la démission de Kerboua une fois réceptionnée. Il était clair que M.Kerboua balayait d'un revers de la main d'associer sa décision de «se décharger de la responsabilité de diriger le secrétariat national» à un quelconque conflit en sourdine entre, dit-on, deux ailes. Plusieurs cadres du FFS ont aussi refusé de partager l'idée des observateurs selon laquelle «Kerboua a choisi de réagir à la fameuse missive d'Aït Ahmed de la manière la plus indiquée: sa démission du poste». On se souvient, en effet, que Hocine Aït Ahmed n'a pas ménagé le conseil que dirige Kerboua notamment à cause de sa «passivité». Dans la même lettre le zaïm du FFS reproche aux instances du parti d'avoir mal géré le mouvement qu'a connu la Kabylie. En un mot Aït Ahmed en voulait à Kerboua. Plus de trois mois après, une bifurcation commençait à prendre corps à l'intérieur de la formation politique. Il s'agit d'une aile que dirige Djamel Zenati, dans laquelle se reconnaissent les jeunes formés au MCB, universitaires dans leur majorité, et qui ont un penchant populiste au sein du parti. La deuxième aile, représentée, dit-on, par Ahmed Djeddai, très politisée, se base sur une élite solide et a surtout les commandes de l'Algérois. Dans les coulisses du FFS, on murmure que Hocine Aït Ahmed fait face à une énorme difficulté d'opter pour l'un des hommes, le retrait de Kerboua étant consommé. A l'exception de ce «problème» il semble que la complémentarité entre les deux ailes est plus que possible. Ainsi il devient presque certain que l'ordre du jour du prochain conseil national sera axé sur la démission de Kerboua et bien entendu sa succession. Puis ce sera la question des prochaines élections et de savoir laquelle des deux ailes imposera sa vision à l'occasion de ce rendez-vous politique.