L'Algérie est devenue une destination de choix depuis que ses réserves de change ont connu une embellie sans précédent. Un accord entre le Directeur général de la Société nationale de transports ferroviaires (Sntf) et le Directeur général adjoint de la société Siemens Transportation Systems AG a été conclu hier en marge de la visite du chancelier allemand en Algérie. L'accord scelle la prise de participation majoritaire à hauteur de 51% par Siemens AG dans la société Estel, filiale de la Sntf qui détient les 49 % restants, selon les termes de l'accord. Les principales activités d'Estel, créée en 1989, portent sur les études, l'installation, la mise en service et l'entretien d'équipements de signalisation. Le deuxième accord a été signé entre l'entreprise CMA (Complexe de Moteurs-Tracteurs) située à Constantine et l'entreprise allemande Deutz. Il porte sur la production sous licence de tracteurs de marque Deutz, pour un montant de 24 millions d'euros. La production devrait démarrer début mars 2005.Ces deux importants contrats ont été rendus publics hier à l'occasion du forum d'affaires algéro-allemand qui s'est tenu hier à Alger. Le chancelier allemand qui a eu droit à un accueil digne d'un chef d'Etat, a, à l'occasion d'un dîner offert en son honneur par le président de la République, déclaré que sa visite «permettra d'ouvrir une nouvelle page dans l'histoire des relations bilatérales, qui aura sans doute un écho favorable, notamment sur le plan économique». Shröeder a également évoqué la convergence de vues entre les deux Etats sur de nombreuses questions internationales. Cela dit, il est clair que la mission allemande est surtout animée d'intentions éminemment économiques, l'Algérie étant devenue une destination de choix depuis que ses réserves de change ont connu une embellie sans précédent depuis l'indépendance du pays. Bouteflika a, de son côté, estimé que la visite du chancelier allemand «en Algérie intervient à un moment où toutes les conditions sont réunies pour un essor nouveau de nos relations bilatérales». Le chef de l'Etat a clairement invité les hommes d'affaires, membres de la délégation allemande, à «dégager avec leur homologues algériens de nouveaux créneaux de coopération qui permettront d'approfondir nos liens économiques et d'élargir l'horizon des relations entre nos peuples». Evoquant la situation économique dans le monde, le chef de l'Etat a souligné son refus du fait accompli de la mondialisation. «Tout comme l'Allemagne, l'Algérie refuse que la mondialisation se comporte pour le Tiers-Monde comme un facteur porteur de régression. Nous souhaitons qu'elle représente plutôt un développement positif et susceptible de contribuer à la marche solidaire de l'humanité vers un progrès partagé entre tous les peuples», a-t-il notamment précisé. Pour Bouteflika, «l'enjeu n'est autre que d'accorder aux valeurs de paix, de solidarité et de tolérance toute leur place et de conférer à tous une participation équitable dans la gestion des affaires du monde». Les deux chefs d'Etats semblent donc d'accord sur le modèle de partenariat qui doit guider la coopération. Aussi, le forum qui s'est tenu hier dans l'après-midi, a-t-il été fort instructif pour les hommes d'affaires algériens qui, traditionnellement, ont toujours montré de l'admiration pour le savoir-faire de leurs pairs allemands. A l'issue de sa visite, le chancelier allemand a animé une conférence de presse où il a mis en exergue l'intérêt de son pays pour le marché algérien, «davantage facilité par les relations politiques traditionnelles très bonnes entre les deux pays», a assuré Schröeder qui n' a pas manqué de mettre en valeur le caractère attrayant du marché algérien pour les investisseurs étrangers et notamment allemands. «Nous avons ressenti que l'Algérie a emprunté une nouvelle voie et engagé des réformes internes consacrant l'économie de marché et que ce pays est devenu de plus en plus attrayant pour les investisseurs étrangers et notamment allemands», a notamment indiqué le chancelier Schröeder.