La violence et la précarité, nées dans le sillage du terrorisme qui a frappé de plein fouet notre pays pendant plus de dix ans, sont devenues les nouveaux fléaux sociaux qui nous guettent et qui risquent d'empoisonner la vie si rien n'est entrepris pour éradiquer ce phénomène à la base. Tel est le constat qui s'est dégagé à l'issue des travaux d'un séminaire sur ce thème, tenu du 11 au 13 de ce mois au beau site touristique «Ruisseau des singes» dans les gorges de la Chiffa, qui vient pour l'occasion de rouvrir ses portes après une longue fermeture. Durant ces trois jours, les représentants de la santé, de la Protection civile, l'éducation, la jeunesse et sports, les transports, la sûreté, les associations, les collectivités locales, la justice, la protection sociale et les médias ont débattu de la violence sur la route et aux lycées, le soin à contre la précarité, le travail en réseau et de proximité et de l'expérience d'une cellule de prise en charge psychologique des victimes de violence. Les participants à cette rencontre, organisée par la Direction de la santé et du CHU de Blida, à l'initiative de l'Unicef, sont arrivés à la conclusion que la violence était devenue un sujet préoccupant au quotidien qui nécessite le renforcement du dispositif d'assistance psychologique aux victimes. Ils relèvent également que la précarité est présente à différents niveaux en raison de la mutation sociale rapide en cours et alimente la violence et, par conséquent, la souffrance des victimes. Ils ont, à l'issue de leurs travaux, «recommandé la construction de projets permettant de prendre en charge le problème de la violence et de la précarité», dans le but de mieux assurer l'orientation des jeunes et adolescents vers l'apprentissage, le développement du sport et loisirs de quartier, le rapprochement des services de sécurité avec les citoyens dans les quartiers de proximité et la création de centres d'accueil. Intervenant à la clôture des travaux, le wali, M.Bouricha Mohamed, a souligné l'opportunité de la tenue de ce séminaire dans une des wilayas les plus touchées par le phénomène du terrorisme. A peine avait-elle repansé ses blessures, qu'un autre fléeau, non moins dangereux et pernicieux, la guette de nouveau, a-t-on noté avant d'appeler à une vraie mobilisation pour faire front commun. Il y va de notre sécurité et notre vie, a-t-il averti. Pour ceux qui en doutent, l'assassinat de trois personnes en plein centre-ville de Larbaâ mardi dernier par un groupe armé, est là malheureusement pour nous le confirmer.