Un sentiment de sécurité et de sérénité semble régner à Oran. Les Oranais qui vivaient sous la menace de l'insécurité ces derniers temps ont commencé à respirer. La peur s'est estompée pour laisser place à un sentiment de paix et de sécurité longtemps oublié à Oran. La ville était livrée aux bandes organisées qui faisaient preuve d'audace en prenant le contrôle de certains quartiers dès la tombée de la nuit. Ces derniers jours, des commerçants installés au niveau du marché de gros des fruits et légumes sont venus nous confier leur satisfaction à la suite des mesures prises ces derniers jours par les responsables de la Sûreté de wilaya qui ont adapté leur mode de travail aux exigences de l'heure. «La présence des éléments de la police est aujourd'hui dissuasive et le taux des agressions a nettement baissé ces derniers jours», nous diront des commerçants qui évaluent la régression à environ 60%. L'endroit situé sur les hauteurs de la ville avait la réputation d'être un véritable coupe-gorge. Des commerçants avaient attiré à plusieurs reprises l'attention des autorités locales sur la multiplication des actes de vol et d'agression qui étaient une véritable menace pour leur activité. «Plusieurs de nos clients furent agressés et délestés de leurs biens. Aujourd'hui, ils viennent au grand bonheur de tous. Les policiers occupent les abords du marché et certains, en tenue civile, se mêlent à la foule pour mieux surveiller les étals, c'est une bonne chose», estiment des commerçants venus nous rendre visite. Il semble, selon nombre de nos interlocuteurs, que les lieux étaient livrés par le passé au bon vouloir de gangs qui se livraient au racket et aux agressions. Plusieurs commerçants furent victimes de vol et certains furent même soumis à un odieux racket. Aujourd'hui, les choses semblent aller mieux. La stratégie adoptée par les services de police semble porter ses fruits, puisque même au centre-ville, les bandes de voyous ont disparu. «Avant, de véritables bandes organisées prenaient le contrôle de la ville dès la nuit tombée. Le gang de Saint-Pierre avait poussé le culot jusqu'à effectuer, en plein jour des descentes en bandes armées et cagoulées pour s'attaquer à certains locaux commerciaux. Les effectifs de la police étaient en nombre suffisant mais le mal venait de la mauvaise stratégie opératoire qui laissait beaucoup de marge de manoeuvre aux criminels qui ne s'empêchaient pas d'exhiber leur arsenal en public», dira un boulanger du centre-ville, obligé à plusieurs reprises de déposer plainte pour échapper au racket. Un sentiment de sécurité et de sérénité semble souffler sur Oran, Certes, c'est une bonne chose, mais les Oranais ne pourront pousser un grand ouf que lorsqu'ils verront une baisse du taux de criminalité pendant le mois sacré.