Les nouvelles qui parvenaient de la région, les témoignages rapportés par des journalistes, des hommes politiques et du mouvement associatif ont déjà marqué les esprits à Béjaïa. «Nous fêtons le 53ème anniversaire de notre indépendance et nos frères de la vallée du M'zab continuent à compter leurs blessées, leurs morts et les destructions des biens», c'est en ces termes que Ammi Saïd un habitant de la cité Nacéria nous répondait lorsque nous l'interrogions hier sur la situation dramatique qui prévaut dans la région de Ghardaïa. Pour lui et beaucoup d'autres personnes, l'Etat algérien a laissé les choses trop trainer et voilà que nous en arrivons à enregistrer des dizaines de morts». «Ça suffit, il faut que l'armée intervienne. C'est un véritable massacre, halte à la hogra», autant de mots durs et de qualificatifs faits autour de la situation qui règne depuis quelques jours dans la vallée du M'zab. La population de Béjaïa qui avait initié le 5 juillet un rassemblement de soutien aux gens de Ghardaïa ne pouvait rester indifférente à l'escalade de la violence que connaît ce conflit depuis ce matin. Les nouvelles qui parvenaient de la région, les témoignages rapportés par des journalistes, des hommes politiques et du mouvement associatif ont déjà marqué les esprits à Béjaïa depuis le début du conflit. Hier, on insistait encore sur la nécessité de rester solidaires avec nos frères du M'zab «nous avons vécu des situations similaires durant les années 2000, nous savons donc de quoi il en retourne alors nous ne pouvons pas rester indifférents même si lors des événements sanglants de la Kabylie nous n'avons pas reçu le soutien des gens de Ghardaïa», fait remarquer Salim, un ancien acteur des événements du printemps noir. «Nous restons solidaires avec eux et nous interpellons les pouvoirs publics pour agir au plus vite car c'est une question humanitaire», renchérit son camarade Hamid. Yacine Zidane, un membre du comité de soutien à la population mozabite relève que la situation empire, malgré les avertissements du ministre de l'Intérieur lors de sa dernière intervention, menaçant de recourir à de sévères sanctions contre toute forme de dépassements qui surviendraient à l'avenir. «Aujourd'hui, on en est à 25 morts», regrette-t-il. Tout comme lors du rassemblement de soutien, les citoyens de Béjaïa, syndicalistes, animateurs de la société civile ou citoyens lambda, appellent à cesser les dépassements et interpellent ouvertement l'Etat algérien, seul garant de la sécurité des personnes et des biens. «Ce qui se passe dans la vallée du M'zab, est d'une gravité extrême qui impose des mesures non seulement urgentes mais extrêmes, elles aussi», assène cette dame, qui n'a de voeux que de voir les autorités du pays s'investir pour que cessent ces conflits entre les deux communautés et les dépassements qui en ont découlé. «L'arrêt de ce génocide.» Les citoyens de Béjaïa se sont indignés condamnent énergiquement tous ces dépassements commis contre la communauté mozabite (..), l'Etat central a échoué dans ses différentes tentatives de ramener la paix, car ces solutions légères apportées ne sont pas justes. Il est urgent de veiller à l'application des lois de la République en jugeant les coupables de ces abus, estime-t-on globalement.