Ces affrontements ont été émaillés par des incendies et des actes de vandalisme Bouteflika a convoqué, hier, une réunion d'urgence consacrée à la situation prévalant dans la wilaya de Ghardaïa. La situation déjà préoccupante se détériore de plus en plus à Ghardaïa. La recrudescence et l'extension des affrontements et de la violence à Ghardaïa font craindre le pire. Le bilan des sanglants affrontements intercommunautaires de Ghardaïa ne cesse de s'alourdir. Peu à peu la situation à Ghardaïa a pris une dimension d'une crise politique et sécuritaire majeure. Quatre autres personnes ont succombé à leurs blessures hier, en milieu de journée à Ghardaïa suite à des affrontements intercommunautaires, portant à 25 le nombre des victimes depuis la reprise, début juillet. Ainsi, plus d'une vingtaine de personnes tuées et plus d'une centaine d'autres blessées est le bilan des affrontements de ces dernières 48 h à Ghardaïa. En plus des quatre morts enregistrés dans les affrontements de la nuit de lundi à mardi dernier, 15 personnes blessées dans des affrontements intercommunautaires dans les régions de Guerrara et la vallée du M'zab dans la nuit de mardi à mercredi, ont succombé à leurs blessures, selon des sources locales et hospitalières. Au total, 25 personnes ont succombé à leurs blessures durant les dernières 48 heurss. On déplore également des dizaines de blessés, dont sept grièvement, dans les affrontements éclatés dans les régions de Guerrara, Berianne et Ghardaïa. Ces affrontements ont été émaillés par des incendies et des actes de vandalisme contre des habitations, des locaux commerciaux, des véhicules de particuliers et des palmeraies, le mobilier urbain ainsi que des édifices publics. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Noureddine Bedoui, s'est rendu mercredi matin à Ghardaïa pour s'enquérir de la situation. Le président Abdelaziz Bouteflika a convoqué, hier, une réunion d'urgence consacrée à la situation prévalant dans la wilaya de Ghardaïa, rapporte l'APS qui cite une source proche de la présidence de la République. Le chef de l'Etat, qui préside cette réunion à laquelle prennent part le Premier ministre, Abdelmalek Sellal le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, le général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah, et le ministre d'Etat, directeur de cabinet à la présidence de la République, Ahmed Ouyahia, examine la situation dans cette wilaya suite aux incidents qui ont fait plus d'une vingtaine de morts et de nombreux blessés à Ghardaïa et à Berriane, selon la même source. Par ailleurs, l'assemblée des notables des sept ksour mozabites a appelé, hier, à une grève générale en Algérie. Il est demandé aussi aux commerçants de dénoncer à travers des pancartes les massacres terroristes commis contre les Mozabites. Certains observateurs parlent de graves glissements que connaissent actuellement Ghardaïa, Guerrara et Beriane qui se soldent par des pertes de vies humaines et des blessures à des dizaines de citoyens. D'autres considèrent que la dégradation de la situation à Ghardaïa menace la sécurité et la stabilité, voire l'existence même de la nation algérienne. Les habitants de cette région devenue un véritable foyer de tension et de crise d'une extrême gravité depuis 2013, se sentent abandonnés à leur sort tragique. La vallée du M'zab poussée au pourrissement constitue un véritable péril sur la sécurité et la cohésion du pays. Pour certains politiques, la tragédie qui se développe à Ghardaïa ne saurait être réduite à un banal affrontement inter- communautaire ou à des opérations ordinaires de maintien de l'ordre qui réduiraient sa prise en charge. Un simple traitement sécuritaire qui ne correspond ni à sa nature ni aux défis qu'elle pose. Cette crise est éminemment politique et c'est une solution politique qu'elle exige. L'urgence de produire une solution à cette crise qui perdure à Ghardaïa est capitale avant qu'elle ne devienne un foyer totalement incontrôlable.