Le RND compte 6 ministres dans l'équipe gouvernementale de Abdelmalek Sellal. Les déclarations du secrétaire général par intérim du RND, Ahmed Ouyahia, faites avant-hier lors de la réunion des élus d'Alger, ont suscité une véritable polémique, notamment parmi les partis fidèles au soutien indéfectible au programme du président de la République. A ce propos, le porte-parole du RND, Sedik Chihab, a qualifié l'interprétation du discours d'Ouyahia faite par certains titres de «lecture ironique et tendancieuse». Ahmed Ouyahia, estime-t-il «ne peut pas viser à travers son discours ou ses critiques, ni le Premier ministre ni encore moins l'Exécutif, et ce, pour différentes raisons évidentes». Il s'agit, entre autres, d'après notre interlocuteur du fait que «le RND compte six ministres dans l'équipe gouvernementale de Abdelmalek Sellal». D'autre part, commente-t-il «le RND membre de la coalition présidentielle est l'une des formations politiques des plus proches et fidèles au programme du président Bouteflika». «Dans son intervention Ouyahia a parlé du pouvoir en tant que tel», dixit Sedik Chihab. Pour le porte-parole de cet appareil d'Etat «Il (Ouyahia..., Ndlr) a évoqué d'une manière globale la faiblesse de la politique de communication du gouvernement qui ne sait pas capitaliser toutes ses actions sociales et laisse par contre le champ libre aux critiques de l'opposition qui ne rate aucune occasion pour mettre en exergue ses insuffisances.» Ahmed Ouyahia a fait le parallèle entre la conjoncture actuelle et celle ayant prévalu en 1988, pour avertir que «comme à l'époque suscitée, le choc pétrolier peut déboucher sur des troubles sociaux incontrôlables», fait-il savoir. Quant au ton très pessimiste à propos de la situation économique et financière, il rappelle que le même constat a été dressé par Sellal devant les cadres de Sonatrach». M. Ouyahia n'a pas hésité à critiquer le «populisme» du gouvernement, par rapport à une situation économique très difficile que traverse le pays. «Sans insulter personne, je pense que le moment est venu de dire la vérité au peuple algérien sur la situation économique du pays. Les recettes des hydrocarbures ou les revenus du pays sont réduits de moitié, à cause de la crise pétrolière qui s'est installée dans la durée» prévient Ouyahia. Le choc pétrolier n'est pas conjoncturel, mais risque de durer encore. «S'entêter à dire aux Algériens que tout va bien n'est pas la solution. De même qu'il n'est pas correct de miser sur l'effondrement de l'Etat avec le recul de la rente pétrolière», a-t-il affirmé. Mener des actions devient, selon lui, «une obligation et une urgence». Le chef du RND n'a pas ménagé l'opposition pour son «discours populiste» en mettant tous «les problèmes sur le dos du gouvernement». Au sujet des événements tragiques de Ghardaïa, Ouyahia accuse la main étrangère et affirme que des parties à l'intérieur et à l'extérieur cherchent à utiliser la crise de Ghardaïa pour imposer le «printemps arabe à l'Algérie».