Lancés en 1998, les travaux d'«El Aâli» devaient contractuellement s'achever en 2001. Au milieu des années quatre-vingt-dix, la Cnep entreprit, au coeur de la ville de Sétif, la réalisation d'un projet aussi ambitieux que futuriste: «Le building El Aâli». La phénoménale bâtisse, que l'on baptisa «El Aâli» au regard de la vingtaine d'étages qui la composent et qui font de son sommet le point culminant de la ville de Sétif, implantée sur une surface de 25.000 m² et constituée de deux blocs jumeaux de 18 étages ainsi que d'un parking souterrain d'une superficie de 12 000 m², était destinée à former un ensemble structurant qui devait abriter un centre d'affaires, des bureaux, des locaux commerciaux et 156 logements «high standing». L'ensemble, à l'époque, avait été imaginé et mis en oeuvre dans la foulée de la formidable expansion de la ville de Sétif et du dynamisme des acteurs économiques qui y activaient. Il faut dire aussi que durant les années quatre-vingt-dix, la cité d'Aïn Fouara, chef-lieu de la seconde wilaya du pays en termes de nombre d'habitants, revendiquant haut et fort son rang de pôle régional et s'attelait à le tenir pleinement, tant au plan économique, social que culturel. Lancés en 1998, les travaux d'«El Aâli» (initialement confiés à la défunte STWS, puis à un consortium d'entreprises privées) devaient contractuellement s'achever en 2001. Hélas, plus de deux années après l'achèvement de tout le gros-oeuvre (superstructure en béton), l'énorme carcasse grise, toute de béton armé, débarrassée des engins qui la ceinturaient et des dizaines d'ouvriers qui y fourmillaient, visible à des kilomètres à la ronde, n'évoque plus, aujourd'hui, du fait de l'infinité de cubes superposés qui la composent, qu'une gigantesque cage à poules et offre le désolant spectacle d'un projet abandonné; ses initiateurs, manifestement, ne sachant plus quoi en faire. Cela conduit tout naturellement à s'interroger sur la qualité de la maturation d'un projet aussi important que coûteux financé en grande partie par la Cnep sur les fonds des épargnants. Des épargnants à qui personne, bien entendu, n'a demandé l'avis. Pour l'heure, les Sétifiens, qui s'habituent peu à peu à l'énorme squelette de béton, y vont de leurs conjectures...Il est, ainsi, tour à tour question, de cession à une firme turque pour une transformation de la bâtisse en hôtel de luxe, de vente à un groupe financier international, de vente aux enchères, etc. Nos tentatives de joindre la Direction régionale de la Cnep pour en savoir plus sur cette affaire n'ayant pas été couronnées de succès (le directeur du réseau régional ne recevant que sur des rendez-vous devant être sollicités plusieurs jours à l'avance), nous n'en saurons pas plus, pour l'heure, sur la destination finale d'«El Aâli». En attendant, les supputations vont bon train...