Cette cérémonie entre Omar Kezzal et Mohamed Raouraoua a vu la grande famille du football se réunir comme jamais auparavant. Il y avait de l'émotion dans l'air. On retrouvait le parfum de la belle époque. Ils étaient tous là, cheveux gris et bedonnants, tous venus assister à quelque chose d'inédit : un ancien président, massacré par une AG aussi folle qu'irresponsable, qui retrouve du coup son statut et sa dignité au détour d'un passage de témoin à son successeur consacré par une AG mature. Dans la salle, il n'y avait pas que les partisans du candidat Raouraoua, même les têtes de proue de la liste de Bouabdallah étaient invitées. Par ce geste le nouveau président de la FAF a voulu montrer sa volonté de rassembler toutes les compétences. Tenez, il y avait même une compétence de renommée mondiale: Cheb Mami, aussi emprunté que silencieux. Il n'avait qu'un seul mot, toujours le même: «ça me fait plaisir d'être avec la famille du football.» C'est d'abord Abdelhamid Berchiche, ministre de la Jeunesse et des Sports qui ouvre la cérémonie. Après avoir salué l'abnégation d'Omar Kezzal qu'il absout de toute faute (ce sont ses propres termes) même si l'AG ne lui a pas donné le quitus (mais quelle AG?), le ministre précisera, visiblement affecté par les critiques, qu'il ne s'est jamais ingéré dans les élections. A la presse qui l'a attaqué, il répondra crûment: «Pour un whisky ou une pizza on peut faire écrire n'importe quoi à un journaliste. On le fait dévier de sa mission.» Tous corrompus les journalistes ? Mais non, il précisera: «Ils se reconnaîtront d'eux mêmes.» Ouf! On a eu chaud. Le ministre ne manquera pas de rendre hommage au nouveau président et à son bureau qu'il aidera de toutes ses forces et avec tous les moyens du ministère. Vint le tour de Kezzal. Sobre et concis, il apportera sa bénédiction au nouveau bureau et à son président: «Nous avons un bon bureau et Raouraoua est le bon président. Il faut que toutes les volontés s'unissent autour de lui pour l'aider à sortir notre football de son marasme. Il faut juger Mohammed Raouraoua sur les actes et sur son plan de développement.» Paternaliste Omar Kezzal? On pourrait le penser. Mais ceux qui le connaissent bien savent, qu'au-delà du style, l'homme est sincère et n'a pas une once de suffisance. Quant à Mohammed Raouaraou, il ne se perdra pas en discours. Droit au but, il annoncera que la FAF a déjà deux sponsors qui l'aideront à informatiser et à «internetiser» toute l'Algérie du football. «Ce sont des rapides!», nous lance un vieux de la vieille. En un mot, comme en mille, tout est pour le mieux dans le meilleur des mondes... footbalistiques. Pourvu que ça dure.